Le 16 juillet 1969, le trio Neil Armstrong, Edwin Aldrin et Michael Collins décollait de la base de Cap Canaveral en Floride en direction de la lune.
Après 102h45' de vol, le module lunaire d'Apollo 11 se posait dans la mer de la Tranquilité, sur le satellite de la terre. Trois milliards d'êtres humains ont suivi alors, à travers le monde, et grâce au relais de la télévision, les premiers pas d'un homme sur le sol lunaire. Dans un monde féérique, où la pesanteur et l'oxygène de l'air ont disparu, les astronautes se déplaçaient librement, sans crainte de rencontrer le moindre objet hostile. Ils sautillaient, bardés de leur lourd équipement sur le dos, à travers un terrain nu qui ressemble à s'y méprendre à une espèce de désert où même les cailloux sont rares.
Cette mission qui avait été programmée du temps de Kennedy, en 1963, s'inscrivait, par-delà l'importance de la découverte scientifique qu'elle entraîne, dans le cadre de la lutte féroce que se livraient à l'époque la Russie et les Etats-Unis pour le leadership du monde. D'un côté comme de l'autre, une multitude d'expériences de plus en plus ardues et coûteuses se réalisaient assidûment avec pour seul objectif d'être premier à fouler le sol lunaire.
Les Américains avaient affecté à la tête du projet, confié à la Nasa, l'ancien nazi Verner Von Braun. C'était le père des V2 qui avaient partiellement détruit Londres au début de 1945 et qui a été récupéré à toute vitesse par les forces américaines parties à sa recherche dès que lui et son équipe eurent abandonné la base de Pennemude réduite en cendre par les bombardements anglais. Les Russes s'appuyaient, eux, sur l'expérience, l'intelligence et la ténacité d'un ingénieur émérite, nommé Korolev, qui avait été victime de délation, arrêté à tort et conduit dans un goulag pour y purger une peine de travaux forcés. De là, il a été retiré pour conduire tout le programme scientifique russe, jusqu'à sa mort en 1968, suite à un cancer probablement développé dans sa prison sibérienne. Malheureusement pour lui, s'il avait, au plan scientifique, l'étoffe d'un concurrent de taille de Von Braun, il ne pouvait disposer des moyens financiers aussi puissants que ceux libérés en faveur de l'ancien nazi travaillant pour le compte des USA.
Au final, bien que Moscou soit arrivé à envoyer le premier homme, Gagarine, autour de la lune, jamais il ne réussirait l'alunissage à ce jour encore. Son échec a eu un très fort retentissement à travers la planète ; il a même précipité la dislocation du bloc dit soviétique en 1989, réduisant l'ex URSS à ce que compose la Fédération de Russie d'aujourd'hui, autrement dit la Russie et quelques rares anciens pays satellites.