Reporters sans frontières a dénoncé, dans un communiqué publié lundi, le zèle des tribunaux tunisiens qui ont condamné à 8 moins de prison ferme une sexagénaire, militante des droits de l'homme, pour avoir relayé une information portant soi-disant atteinte à l'ordre public.
Vérifiée ou non une rumeur, qui a pris corps dans la société tunisienne, tendrait à accréditer la thèse que des enlèvements d'enfants auraient lieu dans le pays, pour servir au trafic d'organes.
S'appuyant sur un article de loi prévoyant que la diffusion d'une telle information, quel qu'en soit le support, est punissable par de sévères sanctions pénales, le tribunal a donc condamné la malheureuse à la peine précitée.
Pour RSF, Internet n'étant pas encore reconnu comme support susceptible de créer des troubles de l'ordre public, une telle condamnation reste illégale et infondée, la justiciable n'ayant que relayé la rumeur connue de tous.
En fait, ce n'est pas la première fois que les pouvoirs publics, partout dans le monde dit non démocratique, utilisent les publications d'Internet pour frapper sévèrement souvent les internautes de leur pays qui expriment surtout leur ras-le-bol à l'encontre tout particulièrement de leurs dirigeants installés parfois à vie et au mépris des règles élémentaires de la démocratie.