La FAO l'a confirmé aujourd'hui même : le cap du milliard de sous-alimentés est désormais franchi. Ils étaient 870 millions en 2005 ; ils sont aujourd'hui 1,02 milliard.
Cet accroissement brutal de cent millions supplémentaires résulte, estiment la FAO et d'autres organisations internationales dépendant de l'ONU, comme conséquence du renchérissement des denrées alimentaires et du pétrole.
Cet effet efface en quelque sorte les efforts fournis par ces organisations pour venir en aide aux pays pauvres.
Mais la crise mondiale actuelle se traduit aussi par une baisse des exportations affectant négativement l'emploi, par des licenciements dans les secteurs des mines et du tourisme, par une baisse du niveau des transferts des migrants vers leur pays d'origine et enfin par le retour dans les campagnes des travailleurs ruraux cherchant du travail en milieu urbain.
Une étude réalisée dans les pays les plus touchés par la sous-alimentation nous enseigne que les ménages se rabattent sur des denrées peu coûteuses mais moins nutritives (cas de la viande, par exemple) ; ils sautent carrément un repas au moins ; ils retirent leurs enfants de l'école.
Ce que l'on déplore par-dessus tout, c'est que "Avec la crise financière, les bailleurs de fonds ont tendance à limiter l'aide aux pays en développement, alors que c'est maintenant qu'ils en ont plus que jamais besoin", comme l'affirme Ludovic Bourbé, directeur technique d'Action contre la faim.