Hilary Clinton veut battre la Chine sur son terrain

Devant le Congrès américain, la ministre des Affaires étrangères s'est dite angoissée par la présence plus vivante et surtout très profitable de la Chine dans les relations économiques internationales.

Elle a demandé à ce que l'on soit désormais moins tatillon dans les questions bureaucratiques pour octroyer à des pays amis des prêts ou des aides qu'ils obtiennent beaucoup plus facilement à Pékin. "Les pays demandeurs sont fatigués des palabres avec notre bureaucratie et décident d'aller faire affaire avec quelqu'un d'autre", a-t-elle déclaré.

Il y va de notre rayonnement à travers le monde, a semblé souligner Hilary Clinton, qui voit dans la politique extérieure chinoise une avancée certaine aux dépens des intérêts américains.

Evoquant notamment le cas de la Jamaïque, qui a réussi à obtenir un prêt de 138 millions de dollars de Pékin, la ministre y voit manifestement une perte considérable d'influence de Washington. Les Jamaïcains "viennent de signer un protocole d'accord avec la Chine. Et désormais, ils ont des relations de gouvernement à gouvernement avec la Chine", a-t-elle ajouté.

Bien au-delà de la zone d'influence que la secrétaire d'Etat cherche à rétablir après les dégâts considérables causés précédemment par l'équipe Bush, c'est en fait le leadership de la Chine dans le monde sous-développé qu'elle veut en réalité éliminer. Seulement, la question est : les USA ont-ils les moyens d'une telle politique, eux qui sont d'ordinaire très sourcilleux au plan financier ? Car, la Chine, qui sait trop les conséquences du sous-développement pour les avoir endurées elle-même, cherche avant toute chose à promouvoir réellement les pays en retard, quitte à leur accorder des prêts sans intérêts comme tel a été très souvent le cas vis-à-vis de n'importe quel Etat faible demandeur.