L'Allemagne et la France se sont mises d'accord aujourd'hui pour soulever, le 2 avril prochain, à la conférence du G20, la question des paradis fiscaux.
"On ne reproche à aucun pays d'avoir des taux de fiscalité très bas. Mais la règle, c'est de dire d'où vient l'argent et ce qu'ils en font", a déclaré Nicolas Sarkozy, avant d'ajouter : "Renoncer au secret bancaire va dans le bon sens, cela ne veut pas dire renoncer à la protection de la vie privée".
Tranchante, Angela Merkel a renchéri : "chaque produit, chaque acteur et chaque endroit du monde doit être transparent. Nous devons agir avec toute notre détermination face aux pays non coopératifs".
Si le Liechtenstein, la Belgique et Andorre se disent d'ores et déjà disposés à lâcher du lest pour envisager une levée partielle ou progressive du secret bancaire, la Suisse, en revanche, traîne les pieds. Un vaste débat s'engage d'ailleurs chez elle sur l'opportunité de céder ou non à la pression de l'Europe réclamant le même traitement accordé à Washington. Pour ses trois cents clients américains, l'UBS a dû, après accord des autorités suisses, lever, en effet, le secret demandé par Washington. Or, 52 000 clients de l'UBS seraient américains, et il ne saurait être question, du moins dans l'immédiat, d'étendre la mesure à tous.
Le problème des paradis fiscaux est que les banques qui s'y prêtent font peu de cas de l'origine souvent sale de l'argent qu'elles recueillent des pays parfois les plus pauvres. Au delà du trafic de stupéfiants qui alimente une bonne part des fonds ainsi transférés, nombre de dictateurs volent effrontément, en vérité, leur peuple et vont cacher le fruit de leur rapine dans ce type de banques particulièrement recherchées en Suisse où la loi les couvre abusivement.