Le règne d'Obama commence demain

C'est demain que Barack Obama prendra ses fonctions de 44è président américain. Mais, pour la première fois de l'histoire américaine, le pays se sera choisi un dirigeant noir au sommet, brisant ainsi définitivement le carcan qui avait, jusqu'aux années soixante du siècle dernier, brimé quasiment le peuple de couleur. Ce dernier a aujourd'hui gagné sur divers plans de la vie sociale, au point où des postes ministériels importants ont été octroyés à quelques-uns de ses membres et que la ségrégation raciale s'effiloche désormais, y compris dans les zones sensibles, jusqu'à quasiment disparaître.

Arrivé donc dimanche à Washington, Obama a tenu un discours devant ses compatriotes, venus nombreux des profondeurs du pays pour assister à son installation, un discours que d'aucuns ont rapproché de celui, célèbre, de Churchill, en 1940, qui promettait aux Britanniques du sang et des larmes. Obama a appelé, lui, de la même manière, ses compatriotes au sacrifice pour surmonter les graves épreuves qui secouent le pays.

« Au cours de notre histoire, seule une poignée de générations a été confrontée à des défis aussi graves que ceux auxquels nous avons à faire face aujourd'hui », a-t-il laissé entendre d'emblée. « En dépit de l'énormité de la tâche qui nous attend, je me présente à vous aujourd'hui, intact dans ma conviction que les Etats-Unis d'Amérique vont vivre, que le rêve de nos pères fondateurs va continuer à vivre aujourd'hui », a-t-il encore indiqué. « Ce qui me donne espoir par dessus tout, ce ne sont pas les pierres et le marbre qui nous entourent, mais ce qui remplit les interstices. C'est vous, Américains de toutes les races, venus de partout, de toutes conditions, vous qui êtes venus ici parce que vous croyez en ce que ce pays peut être et parce que vous voulez aider à y parvenir », a poursuivi le futur président. « Il ne fait aucun doute que notre route sera longue. La pente sera raide. Mais n'oubliez jamais que l'esprit de notre Nation ne se révèle pas dans le confort et la facilité mais par le bien que nous faisons quand les temps sont durs », a-t-il ajouté, avant de conclure, sous les ovations nourries du public : « Je vous demande encore une fois de m'aider à révéler cet esprit et ensemble nous pouvons continuer à avancer, une nation, un peuple, l'héritage de ces ancêtres que nous célébrons aujourd'hui ».

En vérité, il n'y a pas que le peuple américain qui attend beaucoup de ce changement radical à la Maison Blanche. Nombreux sont encore les peuples de la planète que l'Amérique des Bush père et fils a jusqu'ici tout particulièrement déçus ou même rendus aigris.