En dépit des protestations des associations tunisiennes qui luttent pour les droits de l'homme, le régime de Benali vient d'être crédité du statut avancé de coopération politique, économique et sécuritaire avec l'U.E.
Le Maroc est déjà bénéficiaire de ce même statut depuis octobre dernier, malgré là aussi les atteintes graves et répétées aux droits de l'homme et aux libertés individuelles qui ont été régulièrement dénoncées dans le pays.
Dans les deux Etats, pourtant, sont légion les abus et autres dépassements inacceptables et rendus publiques qui frappent notamment le monde de la presse et de l'édition ou répriment parfois dans le sang les manifestations de chômeurs ou de syndicalistes.
Les intérêts économiques dominant toujours, chaque fois que l'un ou l'autre des membres de l'U.E. sinon la collectivité de cette union ont à apprécier le niveau des relations à entretenir avec chacun des pays d'Afrique du nord, il est fait nécessairement table rase des questions touchant l'appréciation interne des droits de l'homme. Ainsi, ne met-on jamais en balance les devoirs élémentaires de respecter ces derniers avec les besoins égoïstes de préserver de prime abord les relations économiques, tout particulièrement.
Le souvenir d'un Xavier Solana défendant lui-même à Alger, dans un passé récent, le pouvoir local accusé des pires excès par la presse privée, est encore frais dans les esprits pour rappeler au besoin que l'U.E. n'a que faire des récriminations exprimées ici ou là à propos des atteintes aux libertés humaines sur la rive sud de la Méditerranée.