Le groupe français
Total est une fois de plus désigné du doigt pour un acte de corruption ayant pour théâtre l'Italie.
D'après l'agence
Ansa, des pots-de-vin, à hauteur de 15 millions d'euros, auraient été distribués par
Total Italie à divers responsables impliqués dans l'octroi du marché permettant à cette compagnie d'exploiter le gisement de Tempa Rossa. Lionel Levha, président de cette filiale est le signataire du contrat souscrit en association avec l'Américain
ExxonMobil (25 %), l'Anglo-Néerlandais
Shell (25 %), l'autre moitié étant prise par l'opérateur français.
Une quinzaine de personnes se trouveraient directement bénéficiaires des dessous de table, dont Jean-Paul Juguet, un autre Français directeur du projet ; Salvatore Margiotta, un député du Parti démocrate (centre gauche). Ils devront, entre autres, répondre du délit d'association de malfaiteurs à des fins de corruption.
Le directeur général de
Total est lui-même interrogé par la police qui enquête dans le cadre de cette affaire. D'autres responsables de l'entreprise peuvent également l'être, tandis qu'un mandat de perquisition dans le siège de la société est déjà entre les mains des enquêteurs.
Il est connu que les entreprises pétrolières, y compris les plus en vue que l'on nomme les majors, s'adonnent couramment à ces déviances peu honorables, seul moyen prétendent-elles de s'assurer à bon compte des parts de marché dans la prospection, la production et la commercialisation du pétrole. Les dérives d'
Elf, tout particulièrement en Afrique, ont laissé des traces indélébiles qui font regretter aux gouvernements eux-mêmes dudit continent de lui avoir accordé un crédit immérité.