Les violences suscitées en Inde sont porteuses de graves dangers pour l'avenir

61 morts et plus de 350 blessés, tel est le bilan des violences interethniques qui ont secoué l'Etat de l'Assam, au nord-est de l'Inde, ce matin.

Treize explosions simultanées ont frappé divers districts, en des endroits très fréquentés, comme le marché de fruits et légumes de Ganeshguri, dans le chef-lieu de Guwahati, annoncent les dépêches d'agences.

Depuis 1947, date de l'indépendance du pays, l'Assam est en proie à une rébellion séparatiste récurrente. Il s'y trouve non seulement 200 groupes de populations tribales mais des réfugiés clandestins venant du Bangladesh et qui sont particulièrement rejetés par la population locale. L'on incrimine du coup les extrémistes islamistes du Bangladesh de noyauter ces réfugiés. Mais l'on écarte pas non plus l'hypothèse de la rébellion de l'ULFA (Front de libération de l'Assam) que certains indices accusent.

Ce n'est pas la première fois que New Delhi affronte, en vérité, des violences de ce type, notamment au Cachemire ou à ses frontières pakistanaises. De temps à autre, des attentats viennent rappeler l'existence d'un danger, surtout islamiste, entretenu par son voisin, le Pakistan. Aux lignes frontières, d'ailleurs, les deux communautés s'organisent dans la perspective d'un affrontement durable et décisif. Tout comme les musulmans se servent du Coran pour embrigader les enfants, les Indous s'activent à incruster l'esprit cocardier chez leurs jeunes.

Sachant, enfin, que l'Inde et le Pakistan sont tous deux des puissances nucléaires, le monde a de sérieuses raisons de redouter désormais les conséquences incommensurables d'un conflit pouvant les mettre aux prises une nouvelle fois encore.