Augustin
Nombre de messages : 300 Date d'inscription : 27/06/2007
| Sujet: Une nouvelle ère se dessine-t-elle au Pakistan ? Mar 25 Mar - 23:43 | |
| La désignation à la tête du gouvernement de Youssouf Raza Gilani, un ami de feue Benazir Bhutto, prélude déjà à de profonds changements dans le pays, à en juger par la première décision prise, aujourd'hui, par ce dernier de faire libérer tous les juges de la Cour suprême placés en résidence surveillée par le maître des lieux, Perves Musharraf. C'était au plus fort de la fronde qu'avait suscité, au sein de cette haute cour, la réélection controversée de ce dernier à la tête de l'Etat que, dans un excès d'autoritarisme, Musharraf s'était arrogé le droit de la démanteler, en démettant de leurs fonctions son président ainsi que la plupart des juges qui lui étaient hostiles. Au cours de la cérémonie organisée aujourd'hui pour la prestation de serment du Premier ministre, l'occasion a été saisie d'ailleurs par les deux personnages clés du pouvoir pour montrer, chacun de leur côté, l'objet de leurs premières préoccupations. Ainsi, à Musharraf appelant à une espèce d'union des forces pour combattre le terrorisme, et travailler de concert à la résolution des problèmes notamment économiques, son interlocuteur, Gilani, lui a répondu sans ambages : " Par leur vote, les Pakistanais ont clairement désigné le type de gouvernement et de politique qu'ils veulent voir appliquer". Profitant, auparavant, de l'écrasante majorité qui s'était dégagée autour de son nom - il a été élu par 264 voix contre 42 à son adversaire partisan de Musharraf -, le Premier ministre avait rassuré le parlement : " Aujourd'hui, la démocratie a été restaurée, grâce au sacrifice suprême de Benazzir Bhutto. J'invite toutes les forces politiques à nous rejoindre car le pays est confronté à une telle crise qu'un seul homme ne peut la résoudre". D'ailleurs, il avait même tenu à ce que l'Assemblée vote une résolution en faveur d'une enquête des Nations unies sur l'assassinat de Benazir Bhutto, autre manière d'emboîter le pas à Musharraf, pour bien lui montrer que l'enquête menée par ses services ne valait pas plus que du pipi de chat. | |
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