La firme Tata commercialisera bientôt sa petite Nano

La Nano est cette petite "voiture du peuple" que Tata, le géant indien, s'est engagé à produire, dès 2008, pour la vendre au prix de 2500 dollars.

Cette voiturette à quatre places sera dotée d'un moteur de 624 cm3, de même puissance sensiblement que celui d'une moto. Elle ne comportera pas, bien sûr, de climatisation ni de "remonte-glaces" électriques.

Elle causera, selon son constructeur, moins de pollution qu'une moto, tout en réunissant par ailleurs toutes les garanties de sécurité : "Laissez-moi vous assurer... que la voiture que nous avons mise au point répondra à toutes les normes de sécurité", a assuré le patron de Tata.

Cette firme, de taille mondiale, complètera ainsi sa gamme par le bas, elle que Ford vient de choisir pour lui transférer les marques de grand luxe que sont Jaguar et Land Rover.

Certes, d'autres constructeurs comme Nissan et Renault réfléchissent d'ores et déjà à la conception et à la fabrication, sous des cieux plus attractifs, d'un type de voiture de cette catégorie. Mais, en attendant, une autre firme indienne, Xenitis, associée à sa consoeur chinoise, Guangzhou Motors, projette, elle aussi, de vendre un autre modèle autour du même prix.

La Maruti-Suzuki 800, cette autre petite voiture bien prisée des Algériens est depuis longtemps déjà sur le marché mais au prix de 4800 dollars ou 480 000 DA.

En Inde, il est vrai, l'automobile a de beaux jours devant elle, le pays de plus d'un milliard d'habitants ne comptant, selon l'AFP, que sept millions de véhicules.

C'est en principe à partir de demain que la Nano, la voiture populaire la moins chère au monde, sera commercialisée en Inde, au prix non pas de 2500 € comme il avait été annoncé au départ mais de 1500 € seulement, si l'information donnée par l'AFP est correcte.

Le groupe Tata qui la produit devra néanmoins tenir compte de la concurrence d'un autre modèle fabriqué par Maruti (où Suzuki détient 50 % du capital), également en Inde, sous le sigle Alto. Cette dernière, qui est déjà connue du grand public indien, mais aussi algérien, depuis quelques années déjà, coûte néanmoins plus cher, soit 3300 €, puisqu'elle se situe dans un segment différent du marché.

Le public aura donc la faculté de choisir entre la Nano, petite cylindrée de 624 m3, à un prix défiant toute concurrence, et l'Alto, beaucoup plus puissante, éprouvée, économique, etc. Mais si cette dernière est plus de deux fois plus chère, elle présente, contrairement à sa concurrente, l'avantage non négligeable d'être mondialement connue.

Tata est désormais placé en situation de défi en quelque sorte. Car, pour que la Nano réussisse à occuper une place de choix sur le marché, il faut nécessairement qu'elle séduise une grande masse d'acheteurs, vu la marge très réduite que permet son prix de revient. Il a toutefois un atout de taille : l'Inde reste encore un pays pauvre. Le constructeur devra nécessairement produire intensivement et durant des années entières pour pouvoir satisfaire une demande locale très forte et en pleine croissance. Et, à l'exportation, des perspectives très encourageantes peuvent s'offrir aussi bien en Afrique, en Asie, en Amérique latine qu'en Europe où la récession oblige désormais les citoyens à calculer au plus près leurs achats notamment de véhicules.