Le pouvoir algérien bousculé par les victimes du terrorisme

Depuis que le terrorisme sévit en Algérie, jamais les familles de ses victimes ne se sont spontanément solidarisées pour dire haut et fort au gouvernement qu'il est, du moins cette fois, également responsable des atrocités commises par les bandes de barbares assoiffés de sang. Hier, une femme courageuse et décidée - faute par les hommes d'assumer ce rôle dans ce pays - a osé crier à la face de Djamel Ould-Abbès, ministre de la Solidarité : "C'est ça votre réconciliation nationale ! Vous avez relâché ces criminels et maintenant nous subissons les conséquences". Et, il n'en suffisait pas plus pour entraîner derrière elle la levée de la réunion, laissant son initiateur et ses collaborateurs totalement stupéfaits.

Le ministre avait rassemblé les familles sans doute sur instruction de Bouteflika, lequel croyant, une fois encore, qu'il suffit d'ouvrir le tiroir-caisse de la rente pétrolière pour acheter le silence des gens meurtris dans leur peau, dans leur âme, à cause de son absurde, satanée et démagogique réconciliation nationale. N'est-ce pas lui, désormais, le vrai responsable des crimes commis par les criminels islamistes libérés des geôles ?

Ould-Abbès devait, lui aussi, avoir bien piètre idée du mal enduré par ses visiteurs pour avoir osé leur parler d'indemnisation, comme si le sang des victimes pouvait se monnayer, comme si une vie humaine se mesurait à l'aune d'un bien matériel et illusoire, comme si, enfin, rien n'intéresse tant le pouvoir aujourd'hui que l'apaisement des esprits si bouleversés ou que la réparation du mal généré par sa seule inconscience, sa seule irresponsabilité, sa conduite indubitablement criminelle.

Dans un sens, il n'a peut-être pas tellement tort, puisque des dizaines de milliers d'autres familles de victimes des précédents assassinats n'ont jamais levé le petit doigt pour dire non, une fois pour toutes, à la compromission du pouvoir avec le terrorisme intégriste. Tant, hier, avec la Rahma ou la concorde civile qu'aujourd'hui, avec la réconciliation nationale, il ne s'est manifesté nulle part de moindre protestation pour crier : halte-là ! On ne compose jamais avec des criminels ! sans quoi c'est s'en rendre complice.

Izirdhi a écrit:

Dans un sens, il n'a peut-être pas tellement tort, puisque des dizaines de milliers d'autres familles de victimes des précédents assassinats n'ont jamais levé le petit doigt pour dire non, une fois pour toutes, à la compromission du pouvoir avec le terrorisme intégriste. Tant, hier, avec la Rahma ou la concorde civile qu'aujourd'hui, avec la réconciliation nationale, il ne s'est manifesté nulle part de moindre protestation pour crier : halte-là ! On ne compose jamais avec des criminels ! sans quoi c'est s'en rendre complice.

Et c'est bien là le véritable probème. Pas seulement en Algérie.

Où as-t'on jamais vu les victimes, en Algérie comme en Afrique du Nord comme dans le monde arabe ou dans l'aire arabo-islamique s'en prendre à leurs bourreaux ?

Cela pose question. NON ?