Poutine placé en ligne de mire

Des rumeurs non vérifiées jusqu'ici laissent entendre que Poutine, le président russe, serait à la tête d'un énorme pactole, faisant de lui, si la chose est vraie, l'homme le plus riche d'Europe.

Die Welt, journal allemand, est le premier à avoir annoncé cette information, sur la base d'une interview réalisée avec le politologue russe, Stanislas Belkovski, et publiée le 12 novembre dernier. Ce dernier affirme, en effet, qu'en huit ans d'exercice du pouvoir Poutine a accumulé des capitaux estimés à 40 milliards de dollars, soit près de 29 milliards d'euros.

A The Guardian, de Londres, Belkovski a précisé que la fortune du président russe se répartirait essentiellement dans les compagnies pétrolières. Il détiendrait des capitaux, selon lui, évalués à 37 % de Surgutneftegaz, 4,5 % de Gazprom et 75 % au moins de Gunvor, une société spécialisée dans le négoce pétrolier, et fondée en Suisse par son ami Gennady Timchenko.

Le quotidien russe, The Moscow Times, ajoute, dans sa publication du 28 novembre, que Poutine serait "le leader politique le plus corrompu de l'histoire mondiale, largement devant Marcos des Philippines et Mobutu du Zaïre."

On croit savoir que la divulgation de ces informations s'inscrit dans une bataille de leadership qu'ouvre désormais la succession de Poutine et son remplacement très probable par Medvedev. Des clans, selon The Guardian, s'affronteraient à Moscou pour tenter de discréditer l'homme fort du Kremlin.

Il n'est pas, enfin, exclu que les médias occidentaux, en mettant en épingle semblable information non contrôlée jusqu'à plus ample informé à seule fin de dénigrer Poutine, chercheraient à peser sur l'électorat russe pour éliminer ce dernier du circuit politique, la Russie d'aujourd'hui devenant désormais un partenaire autrement sourcilleux de ses intérêts que celle conduite par Elstine, précédemment. N'oublions pas, en vérité, que ce dernier avait dilapidé, sous la pression de ses amis de la grande mafia russe, l'essentiel des industries léguées par le régime communiste et que nombre d'affairistes russes ou étrangers s'échinent sans succès depuis des années déjà à tenter de renverser le régime en place.