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 FEUILLETON D'UN ÉTÉ SICILIEN - C’est eux ou nous !

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M'hand

M'hand


Nombre de messages : 434
Date d'inscription : 10/05/2007

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MessageSujet: FEUILLETON D'UN ÉTÉ SICILIEN - C’est eux ou nous !   FEUILLETON D'UN ÉTÉ SICILIEN	- C’est eux ou nous ! EmptyJeu 1 Aoû - 19:34

T.S.A. - 1er août 2013
par Mohamed Benchicou

Qui a dit que Missoum Sbih n’était plus ambassadeur d’Algérie en France ? Ça, comme dirait une pub, ça « c’était avant ». Avant le retour du Grand Parrain. Du temps où Mohand Tahar Yala, général à la retraite et ancien commandant des forces navales algériennes, accusait le Grand Parrain d’être à l’origine de « la rapine qui s’est installée et généralisée en Algérie ».  Depuis, les choses sont revenues à la « normale ». Le général Yala vient de se voir interdire l’accès au cercle des officiers de l’ANP de Beni Messous pendant que Missoum Sbih retrouvait son poste, chargé de lire, en tant qu’ambassadeur, un message du président Bouteflika lors de l’inhumation de Henri Alleg, lundi dernier, au cimetière du Père-Lachaise, à Paris.

C'est toute la magie du Grand Parrain : redonner vie aux morts et réduire au silence les langues pendues ; assurer l’impunité aux « amis ». Avant le père, le fils Sbih avait bénéficié de la protection du Grand Parrain. Mohamed Sbih est un flic ripoux que tout destinait à la prison mais qui, plutôt que de se morfondre à Serkadji, s’est retrouvé en Espagne, libre et, probablement, très riche. Inculpé dans une grosse affaire de détournement de deniers publics, il fut placé sous contrôle judiciaire, son passeport confisqué, dans l’attente d’un procès qui promettait de lui être fatal : il était accusé rien moins que d’avoir établi un faux rapport de police disculpant un banquier prévaricateur qui avait dérobé la somme astronomique de 3 200 milliards de centimes ! Qui a rendu son passeport au fils de l'ambassadeur ripoux alors que l’affaire était toujours en instruction ? La Famille, bien sûr. Mais cette association de malfaiteurs est bénie par l’État à son niveau supérieur, elle échappe à la loi…

Et qui a aidé Chekib Khelil, l'ancien ministre de l'Énergie, à quitter l'Algérie en mars 2013, au lendemain d’une perquisition aux domiciles de plusieurs hauts cadres de Sonatrach ? Il serait parti en Suisse, l’eldorado des fortunés algériens. Il a fallu le « couvrir », l’aider à prendre la fuite après qu’il ait reçu sa convocation pour être entendu devant la justice de Milan. Il a fallu organiser un cambriolage dans les bureaux du tribunal d'Alger pour détruire les documents à charge. Il a fallu recourir au mensonge pour des raisons supérieures.  Mentir encore. C'est que ce maudit scandale Sonatrach ne dépend pas de la justice algérienne mais du parquet de Milan sur lequel les dirigeants algériens, La Famille, n’ont aucune prise et dont les deux procureurs, Fabio De  Pasquale et Sergio Spadaro, sont réputés inflexibles. On les dit décidés à aller le plus loin possible pour faire la lumière sur cette grande rapine qui a provoqué un véritable séisme en Italie. Des  dirigeants de la filiale du géant ENI viennent d’être limogés et l'opinion publique suit avec attention cette nouvelle affaire de corruption dont elle redoute qu'elle n'ait des ramifications avec la mafia.

C’est pour tout cela, parce que Bouteflika fait figure de gourou protecteur, pour toutes ces raisons et bien d’autres, qu'il devait faire semblant de gouverner encore et toujours, malgré la maladie, malgré l’aphasie, la paralysie partielle… Aucune information ne devait sortir à propos de la gravité de la maladie du Président. Cela aurait encouragé les partisans de l’article 88 de la Constitution. En fait, le Grand Parrain n’a rien à craindre. Il est protégé par une architecture constitutionnelle très propice aux cafouillages. En effet, si en France, l'empêchement doit être constaté par le Conseil constitutionnel, saisi par le gouvernement, qui doit statuer à la majorité de ses membres sur l'empêchement (avec ceci de notable que rien ne saurait obliger le gouvernement à le faire), chez nous, c'est le Conseil constitutionnel qui doit s'auto-saisir pour vérifier la réalité de l'handicap présidentiel. Hypothèse très improbable quand on connaît le profil très « bouteflikien » des personnes composant cette instance présidée, faut-il le rappeler, par un ancien ministre de la Justice dont le fiston se serait trouvé mêlé à une affaire de drogue et disculpé par la toute puissance de La Famille.

Il fallait donc continuer à donner l’illusion d’une continuation de règne. « Nun sacciu, nun vidi, nun ceru; e si ceru, dormivu »  (Je ne sais rien, je n'ai rien vu, je n'étais même pas là et si j'y étais, je dormais). Ce dicton sicilien exprimant l'omerta fut la devise de La Famille pendant l'hospitalisation du Grand Parrain. L'édifice mafieux ne tient debout que par la fragmentation obligatoire, systématique et constante de l'information qui irrigue l'honorable société et ne doit jamais, sous peine de mort immédiate,  filtrer hors de la mafia. C'est le fait « qu'aucun fils de La Famille ne connaît toute la vérité des faits de Cosa Nostra », a reconnu le truand Buscetta. Ou, pour citer le juge Falcone, « Cosa Nostra est le royaume des  discours incomplets ». C’est ce que n’a pas compris ce brave général à la retraite Mohand Tahar Yala, qui a osé écrire, à propos du Grand Parrain, qu'il « s’est entouré d’individus qui, en son nom, et avec son accord, corrompent, volent, pillent et trahissent » et que « son rôle est déterminant dans ce processus. Il ne faut surtout pas s’étonner parce que rien ne peut effacer le verdict de la Cour des comptes rendu le 8 août 1983 sur les détournements effectués par lui, lorsqu’il était ministre, à l’époque où les lois étaient pourtant très sévères et traitaient les détournements de crimes économiques ». Il va le payer.

L'homme roi ne meurt pas. C'est ce que disent, du reste, les légendes jamais démenties. L'homme roi ne meurt pas. La conjuration est décidée à forcer le destin. Elle vaincra ce vieux cauchemar de potentats : la mort ! « Ce monde, tel qu'il est fait, n'est pas supportable. J'ai donc besoin de la lune, ou du bonheur, ou de l'immortalité, de quelque chose qui soit dément peut-être, mais qui ne soit pas de ce monde », crie le Caligula d'Albert Camus. Le cercle présidentiel a décidé d'attribuer au Grand Parrain, pour toujours, la gloire et des années immortelles… C'est autour de cette « gloire éternelle », c'est-à-dire de cette illusion fatidique de l'immortalité du Grand Parrain, que se sont formées les coteries prédatrices autour du « Président Dieu vivant ». Immortalité a commencé, alors, à rimer avec impunité. Malversations liées à des marchés de plusieurs milliards de dollars, pots-de-vin, détournements :  dès 2002, les noms de hauts dignitaires de l’État, des ministres, des députés, des  dirigeants de grandes entreprises, des hauts fonctionnaires, des walis, souvent proches du président Bouteflika, s’étalent à la une de la presse nationale. Des hommes liés à Bouteflika et protégés par lui, comme l’ancien préfet de Blida Mohammed Bouricha, Saïd Barkat, ancien ministre de l’Agriculture, Chakib Khelil, ancien ministre de l’Énergie), Amar Ghoul, ministre des Travaux publics...

Mais Bouteflika, gourou protecteur, a toujours agi en parrain et veillé à l'impunité de ses « amis ». C'est pour cette raison, une parmi toutes celles qu’on verra plus loin et qui forment le secret du Val-de-Grâce,  il ne devait pas s’éteindre. Il a toujours assuré la défense aux hommes de son clan et de sa tribu. C'est ainsi que Khelil, Hemche, Ghoul, Sidi Said – patron de la Centrale syndicale, impliqué dans le scandale Khalifa –, Barkat, pour ne citer que ceux-là, ont contourné la prison. Tout comme Mohamed Bouricha qui eut la bonne idée de naître à Tlemcen, vieille ville située au nord-ouest de l'Algérie, à 520 km au sud-ouest d'Alger, frontalière du Maroc, à 76 km à l'est de la ville marocaine d'Oujda, surnommée tour à tour « Perle du Maghreb », « Grenade africaine » ou « Médine de l'Occident » pour avoir été  capitale du Maghreb central et héritière d'influences berbères, arabes, hispano-mauresques et françaises, mais surtout célèbre pour être la région chérie par la famille Bouteflika. Bouricha a joui d’une incroyable impunité pour des délits impardonnables et avérés. Bref, ce fut un préfet très débrouillard et très riche qui fut démis de ses fonctions en mai 2005, placé sous contrôle judiciaire un an plus tard mais jamais incarcéré.

Son fils, après un court séjour en prison, fut libéré en catimini, sans jamais avoir été jugé. Pour des délits infiniment moins graves, les Algériens anonymes ont passé cinq années d’enfermement. Mohamed Rédha Hemche,  ancien diplomate véreux arrêté par la police française à Marseille en 1997 en possession de deux voitures volées, devenu collaborateur direct de Khelil pour les pratiques inavouables, a été, lui aussi, exfiltré d’Algérie dès l’éclatement du scandale. Sa nouvelle résidence : Montreux, en Suisse. Officiellement, nous apprend un site spécialisé , il s’agit d’une mise en retraite doublée d’un parachute doré de 8 millions de dinars en tant qu’allocation de fin de carrière – somme habituellement réservée à de très anciens cadres du groupe – et d’un placard doré puisqu’il aurait été envoyé dans la filiale Sonatrach International Holding Corporation filiale (Samco) à Lugano.

Non, le Grand Parrain ne doit pas mourir.

(http://www.tsa-algerie.com/actualite/item/1398-feuilleton-d-un-ete-sicilien-c-est-eux-ou-nous)
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