L’asphyxie croît beaucoup plus vite que prévu

Une étude de l’Académie nationale des sciences américaine révèle, selon le journal Le Monde d’aujourd’hui, que la croissance économique mondiale a eu pour résultante une montée en flèche de la teneur en CO² dans l’atmosphère.

De 1990 à 2006, l’augmentation de cette teneur atteint le chiffre énorme de 35 %, pendant que le protocole de Kyoto prévoyait à l’horizon 2012 plutôt une baisse de 5 % par rapport à 1990. Plus exactement « Les améliorations dans l’intensité carbonique de l’économie mondiale stagnent depuis 2000, après trente ans de progrès, ce qui a provoqué cette croissance inattendue de la concentration de CO² dans l’atmosphère », note British Antarctic Survey, cet autre organisme qui a participé à l’étude.

A hauteur de 17 % de cette hausse, les carburants polluants en sont la cause ; les 18 % autres seraient imputables à l’incapacité des « puits naturels » comme les eaux et les forêts à absorber le gaz carbonique en excès. « Il y a cinquante ans, pour chaque tonne de CO² émise, 600 kg étaient absorbés par les puits naturels. En 2006, seulement 550 kg par tonne ont été absorbés, et cette quantité continue à baisser », déplore un chercheur. « La baisse de l’efficacité des puits mondiaux laisse penser que la stabilisation de cette concentration sera encore plus difficile à obtenir que ce que l’on pensait jusqu’à présent », ajoute la British Antarctic Survey.

Une révision des prévisions s’impose par voie de conséquence. Le réchauffement climatique devra être beaucoup plus important que celui retenu jusqu’ici de 1.8° à 4°C à l’horizon 2100.