Blog.LeMonde.fr - 10.12.2011
par Gilles Paris, journaliste au Monde
C'est devenu le marqueur de la primaire républicaine: pour chacun des candidats, ce sera à celui qui sera le plus en osmose avec les autorités israéliennes. Le débat de cette semaine à l'invitation de la Republican Jewish Coalition en avait donné une idée, chacun (à l'exception du libertarien Ron Paul, exclu des débats pour cause de non-conformisme) rivalisant de proclamation d'attachement à l'État juif. Cette attitude comporte son négatif: le "palestinian bashing".
À ce petit jeu, l'ancien "speaker" de la chambre des représentants, Newt Gingrich vient de prendre une longueur d'avance en qualifiant les Palestiniens de "peuple inventé": voir : https://youtu.be/dHWJWJocD6A
Une régression sémantique qui a exaspéré les premiers intéressés et qui intervient après les concessions symboliques faites par le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, dont le parti plaidait encore officiellement il y a un peu plus de dix ans, pour le Grand Israël (l'ancienne Palestine mandataire) et qui reconnaît maintenant le principe du partage en deux États, même si sa mise en œuvre reste très problématique.
Herman Cain, qui a jeté l'éponge côté républicain, avait déjà remis en cause la légitimité palestinienne. Eu égard à ses bourdes, cette posture semblait refléter une ignorance assez crasse des choses du monde. En revanche, on ne fera pas l'injure à l'ancien étudiant en histoire spécialiste de l'Europe à l'époque moderne Newt Gingrich, qui caracole actuellement en tête des sondages, de croire qu'il ne connaît pas ses classiques .
(http://israelpalestine.blog.lemonde.fr/2011/12/10/quand-newt-gingrich-invente-linvention-du-peuple-palestinien/)