Une photo publiée dans Paris-Match, largement connu pour ses positions d’extrême-droite, vient de valoir à ce magazine une amende de 5000 €, assortie de l’obligation de publier une nouvelle fois la même photo incriminée sous une légende corrigée expurgée de racisme.
Match a préféré centrer sa légende, en effet, sous une photo prise dans un compartiment du RER occupé par quatre hommes de couleur, sur la seule personne blanche du compartiment, une femme plongée dans sa lecture, l’air tout à fait absent. Que dit cette légende davantage inspirée par une forme pernicieuse de racisme que par la simple réalité ?
« Sur les portables, la musique du rap joue à fond. La passagère, pas rassurée, se plonge dans la lecture et n’en sort pas. »
S’étant reconnue plus tard sur la photo, la passagère, enseignante de profession, originaire de Bordeaux, s’est avisée alors d’attaquer le magazine, en dénonçant la légende publiée : « Je n’ai pas plus peur des jeunes dans le RER ou dans ma classe ».
Le tribunal a donc tranché en faveur de Mélanie Merlin, en obligeant Match à rectifier sa légende comme suit : « Mélanie Merlin, qui est enseignante à Clichy-sous-Bois, n’a nullement peur de prendre les transports en commun ».
Quant au fond, c’est sur ce type d’informations tendancieuses, voire carrément insultantes, que se construit au fil des jours ce concept réducteur de l’altérité, que se forment les idées de racisme, que se creuse enfin le fossé séparant les hommes.
Et des journaux comme Paris-Match y auront manifestement beaucoup contribué.