Au moins 28 personnes ont été tuées, vendredi en Syrie, par des tirs d'armes à feu de la police ou de l'armée. "La police et les agents de sécurité ont dispersé vendredi des manifestations pacifiques à Deraa en tirant avec des balles réelles, ce qui a causé la mort de 26 personnes", déclarent diverses organisations humanitaires sur place. Deux autres personnes ont subi le même sort et dans les mêmes conditions, hier à Homs, dans le centre-ouest du pays.
Certains ONG affirment même disposer de la liste nominative complète des 28 victimes.
Les violences sont survenues juste après la prière du vendredi à Deraa, une ville d'un peu moins de 100 000 habitants située à 100 km de Damas. Elles ont repris hier à la faveur des funérailles des victimes de la veille.
Aujourd'hui, 5 personnes ont été blessées par balles devant une mosquée de la ville de Banias, au nord-ouest. Un témoin, interrogé par l'AFP, précise que 7 véhicules "transportant des gens envoyés par le régime sont arrivées devant la mosquée Abou Bakr al-Sidiq et leurs occupants ont ouvert le feu sur la mosquée". "Cinq personnes ont été blessées, l'une était à l'intérieur de la mosquée et les quatre autres dans le périmètre", a raconté ce témoin. Les auteurs des tirs ont pris la fuite, "mais nous avons pu nous emparer de deux de leurs voitures et avons pu prendre les numéros d'immatriculation d'autres véhicules". "Les auteurs des tirs sont des sbires du régime dont les noms nous sont connus", a affirmé ce témoin selon lequel les communications téléphoniques étaient coupées à Banias.
On estime à ce jour que plus de 180 personnes ont perdu la vie par armes à feu depuis le début des manifestations pour la démocratie en Syrie.
Ce qui surprend étrangement est le silence observé par les grands de ce monde, pourtant toujours prompts à réagir quand des événements de cette nature frappent d'autres pays, d'autres peuples se battant pour la démocratie.