Les derniers maillons de l'ancien régime en Égypte doivent en principe sauter dans le prolongement du limogeage intervenu hier du Premier ministre, Ahmed Chafik, ancien proche de Mubarak.
Lors d'une prestation télévisée de mercredi dernier, Chafik a fait montre, en effet et selon les agences de presse, d'une méconnaissance curieuse de ses dossiers. Ainsi, à la question qui lui était posée d'indiquer le calendrier des échéances électorales prochaines, il aurait bafouillé un instant avant de reconnaître qu'il n'en savait rien.
Dès lors, son sort était jeté. Le lendemain, autrement dit hier, il était relevé de ses fonctions, laissant place à un remplaçant, Essam Charaf, dont la visite ce matin à la Place Tahrir a été vivement saluée. Les acclamations de la foule ont souvent interrompu ce dernier dans son allocution qui se voulait être une déclaration de soutien : "Vous avez accompli une grande tâche, et l'objectif plus large est de reconstruire l'Egypte", a-t-il annoncé de prime abord.
Poursuivant son propos, il a demandé patience : "On m'a confié une mission difficile, et il faudra de la patience et de la volonté. Cette mission que je veux remplir correspond à vos vœux", a-t-il assuré avant d'ajouter : "Si jamais je me rends compte que je ne peux pas la remplir, je viendrais place Tahrir pour me joindre à vous."
Le nouveau Premier ministre est ingénieur et ancien professeur qui aurait même participé aux manifestations contre Mubarak sur la place Tahrir. Il a par ailleurs fait un passage au gouvernement, entre 2004 et 2006.
Selon différentes sources, les ministres des affaires étrangères, de l'intérieur et de la justice devraient être rapidement remplacés.
Enfin, on annonce que la réforme constitutionnelle sera soumise à référendum le 19 mars, que les élections législatives sont programmées pour le mois de juin et les présidentielles six semaines plus tard.