Un article du journal Le Figaro d'aujourd'hui revient sur le naufrage du Titanic. Tirée de la lecture d'un livre à paraître, la révélation qu'il rapporte est instructive à plus d'un titre. Aussi, importe-t-il d'en relever l'essentiel.
La version connue jusqu'ici pour expliquer la cause de cette célèbre catastrophe survenue au début du siècle dernier, et telle que Charles Lightoller, le seul officier survivant du navire, l'avait alors laissé accroire, se résume au heurt subit et en pleine nuit d'un iceberg au milieu de l'océan.
Louise Patten, la petite fille de cet officier en second du paquebot, tient à rétablir la vérité en relatant dans un livre à paraître la version correcte apprise de son grand-père qui l'avait gardée secrète à seule fin d'éviter la faillite de la compagnie propriétaire. L'approche nouvelle est en effet bien plus plausible, à vrai dire.
Pour elle, la catastrophe est due à une simple erreur de navigation. Plus exactement, la mauvaise interprétation d'un ordre donné pour contourner l'obstacle de l'iceberg surgi à deux lieues du navire en était la cause.
William Murdoch, le premier officier aux commandes, avait alors ordonné au timonier : "A tribord toute". Or, ce dernier, au lieu de tourner à gauche, comme le voulait le nouveau système de navigation appliqué sur les navires modernes, a fait l'inverse, comme s'il se trouvait sur un navire doté de l'ancien système.
La seconde erreur beaucoup plus grave encore, selon Louise Patten, serait ensuite due à la décision fatale prise, peu après la collision, par les officiers supérieurs venus à l'aide de Murdoch. Pris sous la pression du propriétaire de la compagnie de navigation, l'ordre suivant était de poursuivre la route, ajoute Patten. Là aussi, il eût fallu plutôt stopper les machines et attendre les secours, d'autant que le bateau le plus proche ne se trouvait alors qu'à moins de quatre heures du lieu de l'accident. A grande vitesse, sur un bateau dont la coque venait de subir de sérieux dommages, précise Louise Patten, la pression exercée par l'eau ne pouvait que précipiter le naufrage, avec les conséquences malheureuses et inexorables que l'on sait.
Charles Lightoller est mort en 1952. Depuis lors, ce secret dit de famille ne devait être en aucun cas dévoilé sous peine de nuire à sa réputation, déclare sa petite fille. « Tout devait demeurer secret. Ma mère a insisté pour que tout reste à l'intérieur de la famille, explique-t-elle au Telegraph. Près de quarante ans plus tard, je me suis rendu compte que j'étais la dernière personne vivante à savoir ce qui s'est réellement passé sur le Titanic ».