Publiée au Journal officiel, la nouvelle loi réglementant l'exercice du métier d'expert comptable réserve aux seuls nationaux l'accès à ce corps. En d'autres termes, les experts comptables étrangers activant actuellement dans le pays doivent se retirer.
La mesure, qui constitue une concession sans doute à la communauté d'experts regroupés aujourd'hui dans un puissant syndicat, lequel paniquait déjà devant l'installation possible et même souhaitée dans certaines sphères de cabinets concurrentiels européens notamment, est en soi inique, d'une part, dans la mesure où les Algériens eux-mêmes ont toute liberté d'exercer ce métier partout ailleurs dans le monde. D'autre part, elle contredit les principes fondamentaux de la charte que veut souscrire l'Algérie auprès de l'OMC.
Secteur longtemps cloisonné qui a permis aux tous premiers experts installés de régner en maîtres sur le terrain, avec toutes les conséquences induites en matière d'honoraires, trop souvent exorbitants, la profession d'expert comptable tend, sous la pression des pouvoirs publics, à se démocratiser avec lenteur, bien que l'apport attendu reste toujours faible et même dérisoire. En trente-cinq années d'application du Plan comptable national, la corporation n'avait jamais daigné avancer d'un iota dans le sens de l'élaboration et de la mise en place des plans sectoriels tant promis ni moins encore faire plus d'efforts pour combler le vide troublant que caractérise à ce jour encore l'insuffisante formation en nombre et en qualité de comptables et d'aides comptables demandés par l'économie nationale.
Enfin, la mise en route, à compter de cette année, du S.C.F. (Système comptable et financier) avec l'aval de la corporation, après maints atermoiements de cette dernière restée fermée à cette nécessaire évolution pourtant mondialement admise semble plutôt être la contrepartie en jeu de la nouvelle mesure citée plus haut.