L'Iran n'en aurait plus que pour 2 ans pour fabriquer deux bombes atomiques

D'après Léon Panetta, directeur de la CIA, Téhéran disposerait déjà d'assez de plutonium enrichi pour fabriquer deux bombes nucléaires, dans un délai de deux ans. Car, pour les rendre opérationnelles, il leur faudrait une année pour peaufiner leur fabrication comme armes et une autre année pour concevoir le système opérationnel de mise à feu.

Devant la chaîne ABC où il s'est exprimé aujourd'hui, le responsable de l'agence de renseignements américaine a indiqué qu'un débat interne agitait les responsabilités iraniens sur l'opportunité ou non d'aller vers la réalisation de ces bombes. Mais cela ne les empêcherait pas de poursuivre leur travail sur la conception des armes, a-t-il ajouté.

En attendant, les Etats-Unis, d'un côté, l'U.E., de l'autre, ont pris des dispositions pour renforcer davantage les sanctions décidées au Conseil de sécurité. Ainsi, prévoit-on des deux côtés de bloquer les ventes vers l'Iran de produits raffinés du pétrole et de pièces de rechange pour le matériel pétrolier. Il est vrai que les capacités de raffinage iraniennes restent nettement en-deçà des besoins internes.

Panetta s'est enfin dit très préoccupé par les risques de prolifération nucléaire qui mettraient entre les mains de terroristes des armes de ce type pouvant paralyser entre autres les système électrique et financier des USA.

"L'Iran est proche d'avoir le potentiel qui, en principe, peut être utilisé pour créer une arme nucléaire", a reconnu le président russe, Dimitri Medvedev, au cours d'une réunion à Moscou avec les ambassadeurs de Russie, indique l'agence Interfax.

Medvedev a en même temps regretté que cet état de choses ne constitue pas en soi une violation du traité de non prolifération nucléaire.

Pour lui les dernières sanctions prises "ont un sens, c'est un signal destiné à stimuler le processus de négociations. Maintenant, il faut de la patience et une reprise rapide du dialogue avec Téhéran", espère-t-il.

"Nous appelons systématiquement Téhéran à faire preuve de l'ouverture et de la coopération nécessaires avec l'AIEA", l'Agence internationale de l'énergie atomique, a-t-il ajouté.

Téhéran, de son côté, a déjà fait savoir qu'il se prêterait, dès septembre prochain, à de nouvelles négociations avec les 5 principaux pays du Conseil de sécurité plus l'Allemagne, sous réserve que les objectifs du dialogue soient préalablement bien définis.

Par ailleurs, enfin, une dépêche publiée hier annonçait que l'Iran disposait de 20 kg d'uranium enrichi à 20 %.