Augustin
Nombre de messages : 300 Date d'inscription : 27/06/2007
| Sujet: Le moment est venu pour Blair de s'expliquer à propos de sa guerre en Irak Mar 24 Nov - 19:08 | |
| Dans les démocraties qui se respectent, même quand on quitte le pouvoir, on reste tenu par l'ensemble des décisions prises alors. Et celle de Blair, ancien Premier ministre de sa Majesté britannique, relative tout particulièrement à la participation de son pays à l'agression exercée contre l'Irak en 2003, lui vaut de venir s'expliquer devant une commission spécialement créée pour en juger. L'ex chef du gouvernement avait, par deux fois au moins, menti devant les parlementaires en déclarant, primo, que les préparatifs militaires n'étaient pas engagés au début 2003 alors que l'on s'y employait fébrilement depuis un an au moins ; secundo, que l'invasion de l'Irak se justifiait par la découverte d'armes de destruction massive entre les mains de Saddam Hussein. En se mêlant à un conflit qui aura coûté à tout le moins 179 morts au royaume, Blair sera tenu de donner sa justification des faits. Certes, il ne s'agit pas là de le juger mais de chercher plus avant à comprendre pourquoi il avait cédé si facilement à l'appel du sinistre Bush, dont le monde mesure aujourd'hui l'immensité des dégâts qu'il a infligés à l'humanité, en Asie notamment. Peut-être alors Blair reconnaîtra-t-il qu'il se serait laissé imprudemment posséder par le va-t-en-guerre américain qui aura tellement brillé par ses bévues, ses sottises et autres méfaits causés au monde qu'il restera fort négativement remarqué dans l'histoire de son pays. N'est-ce pas qu'un autre prédécesseur de Blair s'était laissé prendre lui aussi au piège tendu cette fois par la France de Guy Mollet en 1956, en se joignant à sa guéguerre contre l'Egypte, accusée d'abriter des dirigeants algériens du FLN ? La force des véritables démocraties réside non pas dans le contrôle immédiat et tatillon des faits et gestes de leurs dirigeants qui reste par ailleurs toujours possible, mais dans la capacité à rouvrir a posteriori n'importe quel dossier traité par ces derniers et à le juger avec l'autorité et le recul nécessaires qu'impose le sens même de la légalité et de la justice. | |
|