De nouvelles arrestations décidées à Santiago contre les ex sbires de Pinochet

Dans les démocraties qui se respectent, la préservation des droits de l'homme n'est pas un mot creux. L'épisode d'un pronunciamiento reste toujours limité dans le temps, quand bien même réussit-il à inverser l'échelle des valeurs, comme au Chili, où la traîtrise de Pinochet a conduit inutilement le pays dans un bain de sang.

Au Chili revenu désormais aux mains d'un régime vraiment démocratique, l'on ressent comme un devoir incontournable la nécessité de rouvrir les dossiers douloureux de l'intermède despotique du général Pinochet, de triste mémoire.

Plus de 3000 personnes avaient été alors arrêtées et pour la plupart exécutées froidement, parce qu'elles se réclamaient du régime déchu d'Alliende, le président assassiné en 1973, ou simplement parce que le général félon entendait appliquer à la lettre les recommandations de ses commanditaires de la CIA, auxquels il devait d'ailleurs la réussite de son coup d'Etat. Dans le cadre de la sanglante "Opération Condor", fomentée par cette organisation criminelle de Washington, le principal objectif fixé était d'éliminer physiquement, dans les principaux pays d'Amérique latine, toute forme de manifestation communiste, toute rébellion interne.

A présent, le juge Montiglio, chargé de poursuivre les anciens tortionnaires et autres assassins à la solde de Pinochet, a donc ordonné l'arrestation de 129 membres de la police secrète, Direction nationale de l'intelligence (DINA), pour répondre de leurs forfaits respectifs.

Ces arrestations, qui doivent être entreprises à partir d'aujourd'hui et s'achever vendredi au plus tard, complètent la première vague opérée en 2007 contre 74 autres assassins appartenant, eux, à l'armée de terre, à la marine et à la police.

Pinochet a malheureusement échappé à la prison, en raison de son grand âge, avant de s'éteindre en décembre 2007 sans même avoir été jugé.