Cheney rendra-t-il des comptes un jour, à propos de la torture ?

Dick Cheney, ancien vice-président des USA en charge des questions de sécurité sous le règne de Bush Jr, se sent apparemment visé personnellement par la menace brandie désormais de devoir poursuivre les responsables, auteurs des ordres instituant la torture contre les islamistes détenus par la CIA, depuis l'attaque du 11 septembre 2001.

Un document, publié ces derniers jours, révèle en effet d'autres types de torture infligée à ces derniers, par la centrale américaine mais sans doute aussi par l'armée en opération à Bagdad, à Kaboul ou ailleurs. L'usage de la perceuse électrique a été, entre autres, mis au jour en même temps que la menace de violer ou de tuer la mère ou les filles du détenu. En plus, l'on sait aujourd'hui que le procédé dit de noyade, consistant à déverser, de façon encore répétitive, de l'eau durant des heures sur la tête d'un prisonnier, était largement répandu dans les interrogatoires dits musclés.

Cheney, qui reprend mot pour mot la doctrine des anciens parachutistes et autres tortionnaires français ayant opéré sur l'ensemble du territoire algérien pendant la guerre, argue, pour sa défense, de la nécessité d'utiliser la torture pour prévenir de nouveaux attentats et sauver des vies humaines.

Malheureusement pour lui, c'est le résultat tout à fait contraire qui est obtenu généralement, quand on fait usage de ces méthodes barbares et inhumaines. Le camp adverse trouve là des raisons de se consolider et de s'épanouir, en recrutant davantage de militants.

Il faut maintenant se demander pourquoi toutes les organisations humanitaires n'ont levé à aucun moment leur petit doigt pour dénoncer ces excès contre nature qui noircissent les soi-disant démocraties où ils sont appliqués en donnant au reste du monde de bien tristes exemples à suivre.

La CIA annonce aujourd'hui qu'elle est décidée à venir en aide à ses "vaillants" tortionnaires, s'ils viennent à être traduits devant les tribunaux pour rendre compte de leurs actes criminels.

Le directeur de la CIA Leon Panetta "fera tout ce qu'il peut pour s'assurer que tous ceux qui auront besoin d'un défenseur en ait un, que leur assurance les couvre ou non", a expliqué un haut responsable de l'Agence américaine au quotidien Washington Post, qui donne l'information.

"C'est une question d'équité. Ceux de nos agents qui ont fait un boulot difficile pour notre pays ne seront pas laissés sur le bord de la route", a ajouté ce responsable sous couvert d'anonymat, rapporte le journal Le Figaro.

Drôle d'équité, où le contribuable américain est mis lui-même à contribution pour couvrir la défense de dangereux écervelés qui ont fait fi des règles de morale les plus élémentaires.