Le milliardaire Boris Berezovski inculpé

D’après Le Monde d’aujourd’hui, les autorités russes viennent de signifier à Boris Berezovski, un membre virulent de l’opposition, refugié en Grande-Bretagne, son inculpation pour "tentative de coup d’Etat", passible de 12 à 20 ans de prison.

L’inculpé, connu pour ses outrances contre le pouvoir de Moscou, est accusé, par ailleurs, d’avoir escroqué 214 millions de roubles à la compagnie Aeroflot. Les audiences prévues à ce procès viennent d'être différées au 12 juillet prochain.

Berezovski, qui se targue de "rétablir", d’ici à 2008, la Constitution russe, modèle sans doute d’Elstine, est apparemment l’un des sept ou huit truands de grands chemins qui ont réussi, du temps de Boris Elstine, à s’accaparer l’essentiel des groupes industriels russes mis en vente au rabais.

Signalés par leur arrogance ouverte et leurs prétentions abusives de pouvoir manipuler à leur guise les rênes de l'Etat, Poutine avait vite fait, sitôt installé aux commandes du pays, de se débarrasser de cette clique de charognards, sans avoir néanmoins réussi à les déposséder de leur butin, et moins encore à leur faire rendre gorge par devant la justice.

Le truand vient d'être condamné par contumace à 13 ans de prison pour détournements de fonds par un tribunal russe, indique le journal Le Monde d'aujourd'hui. Il a détourné 58 millions de roubles (soit 1,33 million d'euros environ) au constructeur automobile Avtovaz.

Le procureur général a indiqué qu'il essaierait d'obtenir l'extradition du condamné à partir du Royaume Uni où il s'est réfugié depuis 2003.

Rappelons que cet affairiste véreux, agissant de concert avec d'autres affairistes du même acabit et se disant tous proches de l'ancien président Elstine, s'était octroyé à très bon compte nombre d'entreprises publiques bradées en 1990 dans le sillage de la privatisation en Russie.

Berezovski, qui est poursuivi dans onze procès en Russie, est accusé par ailleurs d'avoir projeté à plusieurs reprises de renverser le régime de Poutine, du temps où ce dernier présidait aux destinées du pays.