Fait unique dans les annales syndicales françaises, les huit syndicats se sont accordés à manifester le premier mai ensemble. C'était en même temps l'occasion pour tous les travailleurs de crier leur colère devant la crise sociale de grande ampleur qui touche le monde entier et les Français en particulier.
La CGT, le syndicat le plus lourd en termes d'effectifs, a estimé à environ 1,2 million de personnes le nombre des travailleurs qui ont défilé aujourd'hui en France, contre 200 000 le 1er mai précédent et 3 millions le 19 mars dernier. Près de 280 manifestations étaient programmées pour ce vendredi, à travers tout le pays.
Il faut dire que l'opinion publique elle-même était favorable à une semblable mobilisation suscitée en particulier par les licenciements massifs qui se suivent ces dernières semaines, mais aussi par l'engagement de l'Etat de venir en aide aux entreprises en difficulté. 90 % des Français souhaitent voir les aides publiques dispensées "
aux entreprises qui s'engagent à maintenir l'emploi" et soutiennent le "
développement du logement social". Ils sont cependant moins nombreux à exiger le retour aux "
30 000 suppressions d'emplois dans la fonction publique en 2009".
Les responsables syndicaux se sont promis de se retrouver dès le 4 mai pour débattre de la possibilité de lancer une grande grève de 24 h, durant ce printemps.