Alors qu'il s'échangeait à 1,6038 $ à la mi-juillet dernier, l'euro accuse depuis quelques semaines une chute quasiment surprenante. Il a été coté à 1,29 $ seulement, aujourd'hui, soit une perte de 20 % depuis le pic atteint en juillet.
Dans la mesure où le dollar était bien plus menacé avec la succession des déboires enregistrés aux Etats-Unis depuis l'été, la monnaie européenne aurait dû plutôt gagner en valeur.
La baisse enregistrée entre hier et aujourd'hui, si elle est saluée par certains Etats européens qui y voient une ouverture certaine et bienfaisante pour leurs exportations, inquiète une frange bien large des populations pour lesquelles le renchérissement du dollar aurait un impact négatif sur leur niveau de vie. Le cas notamment d'un pétrole plus cher, même s'il a baissé de moitié par rapport à juillet dernier, pèsera sans nul doute sur les revenus des ménages.
Des analystes prétendent néanmoins expliquer ce rebond du dollar, face à l'euro affaibli, par cette perspective de récession qui menace plus dangereusement l'Europe que les Etats-Unis. Ces derniers, en effet, disposent de ressources bien plus abondantes pour mieux combattre l'amorce de la récession dont a fait état le responsable de la F.E.D. la semaine dernière.
On oublie, en vérité, que le dollar, simple bout de papier qui inonde le monde, travaille au profit exclusif de Washington. C'est bien à l'avantage de cette dernière que s'inscrit toute hausse du billet vert, puisque sa contrevaleur offre quantitativement sur le marché plus de produits aux acheteurs américains.
Depuis le décrochage du billet vert de sa valeur or, opéré en 1971 par Nixon pour financer sa guerre au Vietnam, les Etats-Unis se nourrissent pour une bonne part des efforts et du travail de la communauté internationale. Le billet vert assure d'autant plus la prospérité aux Américains que le pétrole est toujours négocié en dollars.