Pour la sixième fois consécutive, l'Algérie a été classée au bas du tableau par Tansparency international. La note qui lui a été attribuée est de 3,2/10, dans une échelle de 0 à 10, où 10 indique l'inexistence de tout signe de corruption. Elle occupe la 92è place des 180 pays classés. Cette évaluation, créée en 1995, est fondée sur différents sondages et enquêtes réalisés par des organismes indépendants.
Pour rappel, l'Algérie avait obtenu :
* la note de 3/10 et occupé la 99è place en 2007 ;
* la note de 3,1/10 et occupé la 84è place sur 163 en 2006 ;
* la note de 2,8/10 et occupé la 97è place sur 159 en 2005 ;
* la note de 2,7/10 et occupé la 97è place sur 146 en 2004 ;
* la note de 2,6/10 et occupé la 88è place sur 133 en 2003.
Plus gravement encore, l'Algérie occupe la 10è place des 18 pays arabes, derrière la Tunisie et le Maroc ayant obtenu respectivement 4,4 et 3,4. Le Qatar a ravi le premier rang avec 6,5 et l'Irak fermé le peloton avec 1,8.
C'est surtout sur le plan des relations commerciales internationales que la corruption a pris des proportions considérables, dans ce pays. Il est vrai que tout le circuit politico-juridico-sécuritaire en est si infecté qu'aujourd'hui l'exception est de rencontrer un fonctionnaire honnête. La gangrène a tellement pris dans les rouages de l'Etat que les observateurs n'ont pas manqué de relever que l'Algérie évite précisément de commercer avec les principaux pays qui ont quasiment banni la corruption chez eux. Les pays nordiques, la Suisse, la Nouvelle-Zélande, Singapour, en font partie.
De toute évidence, la dégradation de la situation est principalement due à la nature du régime particulièrement corrompu de Bouteflika, mais aussi à la mainmise exceptionnellement étrange des généraux algériens sur l'économie nationale, qui, elle, remonte à deux décennies au moins en arrière.