A en croire toutsurlalgerie.com, le FMI exerce actuellement une grande pression sur l'Algérie pour lui faire réévaluer sa monnaie. Il estime que le pays, aujourd'hui, dispose d'assez de liquidités, de pétrodollars plus exactement, pour se permettre de rajuster le dinar.
Une telle perspective, d'apparence bien bénéfique pour les Algériens, répond plutôt au souci des industries du monde développé, pour atténuer les effets du chômage sévissant de plus en plus fortement chez lui, de larguer davantage de biens et fournitures en direction d'un pays pétrolier comme l'Algérie. Et, en ouvrant plus largement encore les vannes du commerce extérieur, comme le souhaite également le FMI, les Algériens contribueraient, en même temps, au déstockage d'une multitude de produits étrangers manquant chez eux.
C'est là, hélas, une vision bien étriquée de la réalité algérienne, que de prétendre qu'Alger va mieux et peut se permettre une réévaluation de sa monnaie. Cette réalité est en effet bien plus amère, quand on découvre que le pays est en totale déshérence. La recherche exclusive d'intérêts égoïstement personnels, depuis le planton ou l'agriculteur jusqu'au chef de l'Etat donne seule un semblant de vie du pays. Dans une course continuellement folle, chacun travaille seulement pour soi et personne n'est vraiment intéressé par le sort de la collectivité et moins encore par la construction du lendemain. Aussi, est-ce pourquoi s'interroge-t-on peu sur le sort des générations futures qui, elles, n'auront, demain, ni pétrole ni gaz pour survivre.
Dans un tel contexte, bien évidemment, la logique voudrait que l'on réponde non tout simplement au FMI. En vérité, l'Etat algérien est loin d'atteindre la maturité requise, pour oser, dans les conditions durables qui sont les siennes depuis des décennies, jouer avec sa monnaie. Le mieux serait encore qu'il revienne à ses privations des précédentes décennies, pour qu'il se ressaisisse et prenne réellement conscience de ses responsabilités.
Le FMI, enfin, ne rend service ni aux générations actuelles ni aux générations futures en laissant accroire que le pays s'est amélioré ces dernières années. Dire le contraire est plus juste, mieux approprié.