Un communiqué du ministère algérien des Finances, rendu public jeudi dernier, met fin aux obstructions archaïques et d'inspiration religieuse, devenues le fonds de commerce des intégristes islamistes de toutes catégories, dressées à propos du commerce et de la consommation de l'alcool.
"Pour mettre un terme aux difficultés d'approvisionnement en alcool et au vu de l'incapacité du service des alcools de l'Etat à répondre aux besoins des opérateurs du secteur, l'importation, l'exportation, la production et la vente d'alcool sur le marché national sont désormais autorisées", dit le communiqué, contre lequel assurément une levée de boucliers ne manquera pas de se manifester dans les jours prochains.
Quant on sait qu'un député du HMS, le parti islamiste au pouvoir, qui s'évertuait des années durant à crier haro à l'Assemblée nationale contre les importateurs d'alcool, s'est retrouvé lui-même devant le prétoire de Blida pour expliquer à ses juges par quel procédé machiavélique il réussissait à importer en vue de la revente des tonnes d'alcool frelaté, l'on saisit alors l'immensité de l'hypocrisie qui a toujours accompagné les différentes interdictions portant sur le commerce et la consommation de l'alcool.
Des livres ont même été écrits tout au long des années postérieures à l'indépendance pour stigmatiser les frasques des ministres algériens dans les divers cabarets du pays, tandis qu'ils interdisaient à leurs concitoyens d'accéder, avec leur propre argent, à une simple bouteille de vin ou de bière.
Mais la mesure nouvelle resterait incomplète si l'on garde indéfiniment les surtaxations excessives qui frappent la consommation de l'alcool. Dans un pays qui dit s'ouvrir au tourisme dans les années à venir, il est bien temps qu'il corrige son tir là aussi.