Alexandre Soljenitsyne n'est plus

Le Russe, prix Nobel de littérature, Alexandre Soljenitsyne, s'est éteint, hier, à son domicile de Moscou, des suites d'une insuffisance cardiaque. Il avait 89 ans.

L'ancien dissident, auteur de romans mondialement connus, comme "l'Archipel du goulag" ou "le Premier cercle" mettant à nu les conditions carcérales dans les camps de concentration soviétiques, aura énormément contribué, par ses révélations, à l'écroulement de l'empire communiste.

Elevé en 1970 au rang prestigieux de Nobel de littérature, déchu de sa nationalité et expulsé de l'URSS, le défunt s'était réfugié en Allemagne jusqu'en 1994, date à laquelle il réintégra son pays.

"A la fin de ma vie, je peux espérer que le matériel historique (...) que j'ai collecté entrera dans les consciences et la mémoire de mes compatriotes", avait-il dit en 2007 alors que le président Vladimir Poutine venait de lui remettre le prestigieux Prix d'Etat russe. "Notre expérience nationale amère aidera, en cas de nouvelles conditions sociales instables, à nous prévenir d'échecs funestes", avait ajouté l'écrivain, rappelle une dépêche de l'AFP.

Resté profondément nationaliste, Soljenistsyne s'en est pris par suite à l'Occident rendu responsable de la déconfiture de son pays qui avait suivi sa décomposition. Il a rendu en même temps hommage à Poutine qui l'a redressé : "Poutine a reçu en héritage un pays pillé et à genoux, avec une majorité de la population démoralisée et tombée dans la misère. Et il a commencé sa reconstruction (...) petit à petit, lentement. Ces efforts n'ont pas été remarqués et appréciés tout de suite", déclarait-il en avril dans un album dédié au président.

Il a ensuite dénoncé l'action de sape de l'OTAN visant à "l'encerclement total de la Russie et la perte de sa souveraineté", en "renforçant méthodiquement et avec persistance sa machine militaire dans l'est de l'Europe", note encore l'AFP.

Le président russe Dmitri Medvedev vient de transmettre ses condoléances à la famille.