Les tensions intercommunautaires font des ravages en Irak

De nouvelles violences mettent l'Irak à feu et à sang. Au moins cinquante morts et deux cents blessés ont été dénombrés dans différents attentats commis aujourd'hui à travers le pays, y compris à Bagdad.

Ces derniers, perpétrés essentiellement contre la communauté chiite qui célèbre une fête religieuse, portent à n'en pas douter la signature des adversaires sunnites.

Le ridicule de la situation est qu'au lieu de s'unir ensemble contre les occupants étrangers qui ont mis le pays à genoux, c'est entre elles que ces deux communautés moyenâgeuses s'entredéchirent. Pourtant, les deux se réclament de l'islam et du Coran. Mais rien n'y fait : au sein des musulmans, si certains proclament Mohamed comme prophète, d'autres lui préfèrent Ali, son neveu, comme si la religion se résumait à la personne de l'un ou l'autre des membres d'une même famille.

Il est vrai que les Arabes préfèrent par-dessus tout se battre pour l'islam, leur islam exclusif, avant de songer à défendre leur patrie, leur liberté, leur indépendance. Ils oublient que le monde avance, que les pays africains les plus arriérés hier se débattent aujourd'hui de leur mieux pour se sortir de la dèche, du sous-développement. Ils feignent encore d'ignorer, comme disait Boumediene, que "les gens n'ont que faire du paradis s'ils s'y présentent le ventre vide". Enfin, ils perdent totalement de vue que l'existence mérite d'être vécue et non gâchée au service exclusif de l'au-delà. Après tout, le paradis, les houris et tout le tremblement restent de simples appâts aussi invérifiables qu'absurdes.

Mais, dans un sens, n'est-il pas plutôt positif que les Arabes soient acculés à leur dernier retranchement, seul moyen peut-être de leur ouvrir les yeux, de leur faire entendre raison ?