Youssef Chahine hospitalisé à Neuilly

Youssef Chahine, le célèbre cinéaste égyptien, a été admis cet après-midi à l'hôpital américain de Neuilly, à Paris, a-t-on appris des agences de presse, il y a quelques heures.

C'est le gouvernement égyptien qui a décidé le transfert du patient, que l'on dit atteint d'une hémorragie cérébrale, à 82 ans.

On avait estimé l'état assez grave du géant du cinéma égyptien pour décider de le transporter en France, dès ce matin, via Athènes, dans un petit avion privé à partir du Caire.

Pour ce réalisateur, scénariste et producteur, originaire d'Alexandrie, le Prix du cinquantième anniversaire du Festival de Cannes a été décerné en 1997, pour l'ensemble de son oeuvre, rappelle une dépêche AFP.

Dans ses films Le Destin, produit en 1987, La Terre, réalisé en 1969, Alexandrie, pourquoi ? sorti en 1978, le cinéaste a dénoncé le fanatisme, dont l'on devine l'empreinte séculaire dans le monde musulman.

Elevé, en 2006, au rang d'officier de la Légion d'honneur, en France, Chahine s'est toujours montré opposé à la dictature et à la censure, de Mubarrak notamment, à l'intégrisme islamiste, aussi, qui continue de faire des ravages.

Le grand cinéaste arabe, de confession chrétienne, Youssef Chahine, a rendu l'âme ce matin, à 3 h 30, dans un hôpital militaire du Caire.

Il avait 82 ans, et se trouvait dans le coma depuis six semaines, à la suite d'une hémorragie cérébrale. Ses funérailles auront lieu lundi, dans un église du centre de la capitale égyptienne ; il sera inhumé à Alexandrie, dans le caveau familial.

Le mastodonte du cinéma arabe, qui avait été primé en 1997, au Festival de Cannes, pour l'ensemble de son oeuvre, et décoré en 2006 de la Légion d'honneur française, aura marqué l'histoire du cinéma de son empreinte de "fervent défenseur de la liberté d'expression et plus largement des libertés individuelles et collectives", comme vient de l'écrire si bien Nicolas Sarkozy dans l'hommage qu'il lui a rendu.

Chahine restera, en effet, pour tous les Arabes en particulier, un ardent défenseur des droits de l'homme, un militant convaincu contre la corruption et la torture.

C'est enfin à lui, le francophone et francophile, qu'Omar Sharif, le seul grand acteur arabe du cinéma internationalement reconnu, doit d'avoir été lancé et promu à la stature devenue la sienne.