Par une décision du Pape Benoît XVI, rendue publique dès hier, le prêtre Ghaleb Moussa Abdallah Bader, élevé par la même occasion au rang d'archevêque, a été désigné comme successeur de Mgr Henri Teissier, archevêque d'Alger, qui, en raison de son âge avancé, 78 ans, avait demandé, depuis des années déjà, à être remplacé.
Mgr Ghaleb, âgé de 57 ans, est docteur en droit canon, ancien secrétaire du patriarcat latin de Jérusalem, et bien connu au Vatican, où, de 1996 à 2001, il a été consulteur au Conseil pour le dialogue interreligieux.
Né à Lyon en 1929, Mgr Teissier a obtenu la nationalité algérienne en 1966. Il a été évêque d'Oran en 1973, avant de succéder à Alger, en 1988, au cardinal Léon-Etienne Duval. Tous deux, en vérité, se sont forgé de solides amitiés en Algérie, où ils ont eu, l'un et l'autre, l'occasion bien souvent d'exprimer des positions fortes pour le droit et la justice.
Certes, depuis 1990, le drame du terrorisme islamiste vécu par le pays aura également touché près d'une vingtaine de prêtres qui ont été lâchement assassinés. Bien que l'exécution notamment des moines de Tibhirine à Médéa et des prêtres de Tizi Ouzou et de l'évêque d'Oran ait lourdement amputé les structures religieuses dépendant de l'archevêché, une grande confiance continue toujours de marquer les relations de ce dernier avec le peuple algérien lui-même. Pour preuve, les récentes mesures d'intimidation prises contre les adeptes de l'église protestante par quelques polichinelles du pouvoir n'ont réussi qu'à soulever les protestations les plus véhémentes du peuple tout entier, y compris parfois des milieux islamistes se disant radicaux.
Les Algériens sincères n'ont pas oublié et ne sauraient effacer d'un trait l'engagement personnel publiquement exprimé de Mgr Duval contre les exactions, les tortures et les atteintes aux droits de l'homme qui avaient accompagné la lourde répression exercée contre le peuple algérien durant sa guerre de libération.
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