Un article du journal
El-Moudjahid analyse aujourd'hui le problème des vols de véhicules qui commence à prendre des proportions alarmantes en Algérie. A la faveur de l'insécurité qui règne en maîtresse sur un autre front, des organisations de bandits voient le jour pour imposer cette autre terreur qui peut s'abattre sur n'importe quel citoyen à tout moment.
Citant les statistiques de la gendarmerie nationale, le journal indique des chiffres époustouflants qui confirment, si besoin est, que l'Etat n'existe que sous la forme virtuelle. Jugeons-en !
Au cours des sept dernières années, près de 4000 affaires portant sur ces vols ont été traitées par les pandores. Pour le seul premier trimestre 2008, 133 en ont été ouvertes et mettent en cause 45 personnes.
Jouant de concert avec des fonctionnaires véreux des wilayas, les voleurs réussissent à faire établir le transfert des cartes grises en faveur des receleurs. Dans le cas contraire, les engins sont tout simplement démontés et revendus en pièces détachées dans les marchés.
A titre d'illustration,
El Moudjahid cite le chiffre de 3077 voitures volées en 2005, dont 1205 de marque Renault. Ce nombre a été porté à 4577 en 2004. Après avoir inscrit un fléchissement l'année suivante, il est reparti dans une courbe ascendante en 2006 et 2007.
Dans l'ordre, les voitures françaises Peugeot et Renault marquent la préférence des voleurs. Hyunday, Toyota et enfin Wolswagen sont les autres marques attirant l'attention de ces criminels.
Tizi Ouzou, Blida, Alger et Boumerdès se détachent des autres wilayas par le nombre de vols qu'elles continuent d'enregistrer depuis deux ans. Certes, ces dernières ne sont pas en reste puisqu'elles comptabilisent, elles aussi, les mêmes méfaits, mais leurs statistiques restent surclassées par les wilayas du centre précitées.
Pour endiguer ce fléau, la gendarmerie a bien pris, est-il ajouté, des mesures visant à renforcer les contrôles routiers, les vérifications d'usage auprès des revendeurs de pièces d'occasion, des fabricants de clés et des services publics chargés de la délivrance des cartes grises. Mais, la réalité témoigne trop de l'inefficacité de ce réveil pour ne pas craindre l'amplification inévitable de ce phénomène.
En attendant, les automobilistes, eux, se rabattent, dans la limite de leurs moyens, sur le choix d'une assurance tous risques, la seule voie les mettant à l'abri d'une surprise désagréable toujours possible à tous les coins de rue.