Poutine vient fait ses offres à Kadhafi

Le quotidien russe Vedomosti annonce, dans sa livraison de mardi dernier, que Poutine se rend en Libye dans l'intention de décrocher un contrat d'armement de quelques 3 milliards de dollars. Ce contrat prévoit la fourniture à Tripoli de 12 chasseurs Su-35 - un dernier modèle qui entame seulement ses essais -, des systèmes de missiles de DCA à courte portée Tor-M2E, ainsi que des munitions pour du vieux matériel acheté du temps de la défunte URSS.

L'on sait que la Libye est débitrice de la Russie à hauteur d'environ 3,5 milliards de dollars, mais un différend portant sur l'estimation exacte de cette dette reste encore pendant entre les deux parties.

Poutine, accompagné du ministre des Finances, Anatoli Issaikine, semble plutôt résolu à emporter le contrat, bien qu'il ne soit pas sans savoir que d'autres fournisseurs potentiels sont sur les rangs pour la fourniture particulière de chasseurs. La France, notamment, qui a dû aborder le sujet lors de la visite chez elle de Kadhafi, à l'automne dernier, est l'un d'eux. N'ayant pas trouvé jusqu'ici preneur pour ses avions Rafale, jugés par ailleurs trop chers, ni au Maroc ni en Algérie, Paris rivalisera sans doute d'efforts et d'imagination pour placer ses appareils en Libye.

Mais Poutine, qui dispose sur cette dernière d'un levier non négligeable à travers sa créance, reste un concurrent de poids, d'autant plus poussé par les constructeurs de son pays souffrant eux aussi de mévente qu'il se dit également plus que décidé d'aboutir.