La Foire internationale d’Alger, qui s’est ouverte hier donne l’occasion aux divers constructeurs automobiles du monde entier d’y exposer les produits de leurs fabrications.
On y trouve, incontestablement, toutes les marques européennes, américaines et asiatiques, mais aucune africaine, pour la simple raison qu’aucun pays africain n’est à la hauteur de concevoir et de produire un véhicule de son invention. Certes, il existe bien, ici ou là, des usines de montage aussi bien au Maroc qu’en Tunisie ou ailleurs, mais l’Afrique n’a produit, de son propre cru, aucun véhicule digne de ce nom.
Berbiche, du journal
El-Watan, qui constate, aujourd'hui, avec regret un tel état de choses à tout le moins scandaleux, ignore peut-être qu’il y a seulement deux ou trois jours une information publiée, sauf erreur, dans
toutsurlalgerie.com faisait état de la sortie, à Tafaraoui, près d’Oran, d’au moins deux types de petits aéronefs destinés à l’agriculture et aux trajets courts, en rappelant que soixante appareils ont déjà été produits dans les usines de cette localité, sous contrôle apparemment de l’armée, et qu’ils ont été vendus très vite à nombre de clients nationaux qui s’en étaient montrés très intéressés.
Sans épiloguer, bien sûr, sur la qualité technique de ces coucous et encore moins sur leurs performances ou leurs prix, il est malgré tout permis de douter de la véracité d’une information semblable, tant les Algériens font montre, de longue date déjà, de l’incapacité de produire quoi que ce soit de vraiment digne d’être claironné sur les toits.
Pour preuve, Rebrab, cet industriel milliardaire qui fourmille pourtant de projets multiformes, a berné longtemps ses compatriotes sur ses capacités non seulement de satisfaire le marché national en sucre et en huile de table mais d’exporter ces produits en Afrique et ailleurs, en s’estimant à même de s’introduire sur le marché mondial et concurrencer les industriels les plus avertis qui contrôlent ce type de produits. En vérité, et jusqu’à plus ample informé, Rebrab n’arrive pas, depuis des années déjà, à faire tourner ses machines de façon durable et rentable, au point où, de guerre lasse, il s’est rangé au nombre de ses concurrents nationaux qui importent en vrac de l’huile de table de l'Inde pour la conditionner dans des bouteilles. Les milliards investis valent donc tout juste de la roupie de sansonnet puisque son savoir-faire se limite désormais au remplissage de bouteilles… Plus intolérable demeure le tapage récurrent qu'il organise, ensuite, pour justifier les relèvements successifs de ses prix, tandis que les consommateurs en attendent plutôt des baisses, comme il en avait pris lui-même l'engagement public. La dernière hausse du simple au double, tout particulièrement, s'explique d'autant moins qu'il n'y a qu'en Algérie qu'on assiste à ce genre de matraquage. Partout ailleurs, si l'on se plaint effectivement de hausse, cela reste néanmoins dans des limites plus ou moins supportables de 2, 3, 5 et tout au plus 10 %.
Voyons, M. Berbiche ! ne vous faites pas de mouron ! On ne peut rien y changer. Il est écrit quelque part que tout pays n'a que les dirigeants qu'il mérite.