Malgré ses 51 millions d’emplois créés dans les villes, durant ces cinq dernières années, la Chine s’attend à de possibles conflits sociaux désormais, indique une dépêche de Xinhua.
Les capacités du pays n’offrent aujourd’hui que 12 millions d’emplois nouveaux pour les 20 millions de travailleurs dorénavant appelés à grossir chaque année les rangs des demandeurs d’emplois.
Cette perspective a fait dire au Premier ministre Wen Jiabao que « La création d’emplois dans le pays le plus peuplé du monde qu’est le nôtre se révèle une tâche extrêmement délicate ».
Dans cet ordre d’idées, la loi sur le contrat de travail mise en place à compter du 1er janvier suscite déjà les premiers grincements de dents en ce qu'elle corrige quelque peu les conditions par trop libérales régissant jusque-là le marché du travail en Chine. Elle offre la protection contre le licenciement arbitraire aux salariés totalisant au moins dix ans de travail chez les mêmes employeurs. Elle invite donc ces derniers à souscrire avec ce type de personnel des contrats à durée indéterminée.
Cette même loi demande aussi aux employeurs de cotiser à la sécurité sociale et de définir des cadres de rémunération pour les travailleurs en période d’essai ou effectuant des heures supplémentaires.
La période des vaches grasses semble par conséquent terminée pour les entreprises chinoises qui bénéficiaient par le passé d’une grande liberté de manœuvre en matière de gestion du personnel, au triple point de vue de la rémunération, de la garantie de l’emploi et surtout de la couverture sociale.
Combinée aux restrictions qui s’annoncent, à travers notamment les inspections qui seront faites régulièrement, assure-t-on, la situation de l’emploi en Chine, qui est condamnée à s’aligner sur le marché régissant internationalement le monde du travail, devra donc incessamment connaître ses premiers soubresauts, ses premières agitations et par conséquent ses premiers effets ô combien pesants sur les notions de prix de revient et de prix de vente, pourtant tellement décisives au niveau de la compétitivité internationale. Et rien n’assure, dans un avenir proche, que la Chine pourra alors conserver sa place de leader dans le commerce mondial, une fois engagé le processus de négociations salariales qui handicape tant par ailleurs nombre d’industries mondiales de premier ordre.