La presse moscovite fait état d’un souhait exprimé, à l’issue de leur réunion à Saint-Pétersbourg, par la Marine, les chantiers navals et les instituts spécialisés, de doter le pays d’un porte-avion. Considéré comme atout indispensable pour assurer la sécurité internationale, d’un côté, et moyen de pression pour peser sur des voisins récalcitrants, ce dernier, si le projet de sa réalisation est retenu, pourrait ainsi signifier le revirement de la doctrine navale de la Russie.
Le pays, qui ne possède, il est vrai, qu’un croiseur porte-aéronefs, l’Admiral Kouznetsov, a en effet plus que jamais besoin de faire contrepoids à l’Occident, où les USA alignent à eux seuls 12 porte-avions, la Grande-Bretagne, 3 et la France, 1.
Bien que Vladimir Massorine, commandant de la Marine, ait déjà déclaré, en mai 2006, que la priorité serait désormais donnée, d’un côté, aux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) pour maintenir la parité nucléaire stratégique avec les Etats-Unis, et, de l’autre, aux petits navires lanceurs d’engins et d’artillerie pour répondre éventuellement aux attaques des terroristes ou venant de régimes imprévisibles, la tentation reste forte de renforcer la puissance de l’armée russe par l’acquisition d’un porte-avions, dont on suppute d’ores et déjà la grande percée technologique qu’elle suppose au profit de centaines de chercheurs et de milliers d’ingénieurs.