Les USA démontrent leur capacité d'interception spatiale

Le Pentagone vient de donner la mesure de ses capacités de destruction de tout engin ou missile pouvant venir menacer le pays de l'Oncle Sam. Il a réussi à intercepter et abattre le satellite USA-193, de la taille d'un bus, qui amorçait une lente descente sur la Terre, en faisant courir au point d'impact avec le sol le risque d'émettre des vapeurs toxiques.

Pareille démonstration dans l'espace, qui s'inscrit dans le prolongement de celle opérée par les Chinois, il y a un an, quand ils avaient désintégré l'un de leurs vieux satellites météorologiques, n'est pas toutefois sans susciter quelques commentaires plus ou moins malveillants mais réalistes. En l'occurrence, d'aucuns pensent que les USA auraient agi ainsi pour ne pas donner l'occasion à un pays tiers, récupérant les débris de leur satellite devenu incontrôlable, de mettre la main sur des processus technologiques qu'ils n'ont pas l'intention de révéler au monde. D'autres considèrent que, ce faisant, les Etats-Unis veulent montrer autour d'eux tout l'intérêt qu'il y a de soutenir leur système de défense antimissiles dont l'efficacité vient de faire ses preuves.

Dans cette course à la haute technologie spatiale, seuls les pays les plus avancés sont capables en vérité d'évaluer les différents progrès de l'une ou de l'autre des rares puissances en position de comparer leurs performances et, par conséquent, leurs capacités de nuisance.

Comme performance, personne ne peut douter de sa réalité. La cible a été atteinte à 247 km au-dessus du Pacifique par un missile tactique SM-3 propulsé à une vitesse de 11265 km/h.

L'objectif, qui avait la taille d'un bus, a été désintégré en morceaux de la taille d'un ballon, indique une étude rapportée par le journal El-Watan.

Le satellite pesant 1,1 tonne était chargé pour près de moitié d'un carburant toxique, appelé hydrazine. Ses débris ont dû se consumer au contact de l'atmosphère.

Le missile destructeur SM-3 a été lancé du croiseur l'USS Lake Erie, et a intercepté sa cible au bout de 3 mn seulement depuis son lancement.

Pour la Russie, cette démonstration sonne comme un test d'armements antimissiles et témoigne de l'intention américaine "de déplacer vers l'espace la course aux armements".

Le ministère russe de la Défense considère que la destruction du satellite en perdition "n'est pas aussi innocente qu'elle en a l'air... L'impression qui se dégage de cette affaire est que les USA tentent d'exploiter cet accident de satellite pour tester leur système de défense antimissiles pour la destruction de satellites".

Il y a peut-être, enfin, une relation de cause à effet entre cette manifestation publique des capacités de destructions spatiales américaines et l'activation présente des négociations entre Varsovie et Washington à propos du bouclier antimissile en voie d'installation en Pologne ; un sujet lourd de menaces pour la diplomatie russe.