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| L'hypothétique destinée des Turcs | |
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+6Azaghar Aharbal Hérisson Nabila karou Ouchen 10 participants | Auteur | Message |
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Ouchen
Nombre de messages : 283 Date d'inscription : 01/06/2007
| Sujet: L'hypothétique destinée des Turcs Sam 2 Fév - 21:20 | |
| Il était temps que le peuple turc se soulève contre le projet du chef du gouvernement, Erdogan, de lever l'interdiction du voile islamique à l'université. C'est par dizaines de milliers que les Turcs ont répondu, aujourd'hui, à l'appel de trente-cinq associations, pour dénoncer le projet des islamistes au pouvoir qui s'évertuent à gommer progressivement tout l'héritage de laïcité et d'esprit républicain légué par le fondateur de la République turque, Kamal Ataturk. Le projet de loi qui sera débattu dès la semaine prochaine à l'assemblée prévoit, en effet, le retrait de l'interdiction de porter le voile à l'université. Concocté par la clique islamiste d'Erdogan, sous couvert d'une réforme dite nécessaire pour faciliter l'adhésion à l'Union européenne, il est pour l'heure partant pour une adoption sans ambages, la majorité des deux tiers des suffrages parlementaires étant déjà assurée par le parti au pouvoir, l'AKP, et le Parti de l'action nationaliste, le MHP, qui s'y rallie. Aussi, craint-on dans les jours prochains de sérieux affrontements au sein même de l'université, largement hostile à une réforme qui tourne le dos à ce qui fait, depuis près d'un siècle, l'image de la Turquie moderne. Rappelons que de précédentes manifestations, l'an dernier, avaient réuni dans le même esprit des centaines de milliers de personnes hostiles à la mainmise des intégristes sur le pouvoir à Ankara. | |
| | | karou
Nombre de messages : 254 Date d'inscription : 11/05/2007
| Sujet: Re: L'hypothétique destinée des Turcs Jeu 7 Fév - 21:27 | |
| Le Parlement turc a voté, dans la nuit d'hier, le fameux amendement levant l'interdiction de porter le voile islamique à l'université. Cependant, rien n'est encore gagné, dans la mesure où un autre tour de vote est attendu pour samedi, que la Cour constitutionnelle doit l'approuver à son tour, avant de considérer la réforme comme définitivement adoptée. Certes, c'est à une majorité écrasante que les députés se sont déclarés pour cette dernière, parce que leur Assemblée est dominée largement par les islamistes de l'AKP, soutenue en l'occurrence par l'extrême droite, le MHP, mais il reste dans la société turque des couches d'intellectuels laïcs très larges et surtout l'essentiel du commandement de l'armée et du corps des magistrats qui s'opposent fermement à la remise en cause d'une mesure de portée républicaine et laïque en vigueur depuis de longues décennies. En laissant spécialement entendre que la Commission européenne inclut cette réforme au nombre de ses recommandations, l'islamiste Erdogan et son équipe feignent particulièrement d'oublier que la refonte de l'article 301 du Code pénal concernant la liberté d'expression est bien plus urgente et attendue pour apprécier le véritable engagement de la Turquie sur le chemin de la démocratie. | |
| | | Nabila
Nombre de messages : 224 Date d'inscription : 14/05/2007
| Sujet: Re: L'hypothétique destinée des Turcs Mer 5 Mar - 23:31 | |
| Réaction inattendue, quatre-vingt-dix recteurs, auxquels a été adressée la circulaire diffusée dans les 81 universités turques mettant fin à l'interdiction du voile, ont demandé la démission du président du Conseil supérieur de l'enseignement signataire de cette circulaire.
Seulement douze universités environ ont mis en application la réforme sur le voile. Là, les jeunes filles qui le portent se sentent désormais libérées d'une charge qu'elles désapprouvaient toujours, provoquant ainsi des frictions avec leurs camarades laïques.
Loin d'avoir réglé le problème du voile à l'université, le parti intégriste au pouvoir a donc provoqué et intensifié les heurts entre les deux franges qui se disputent la liberté de porter le foulard.
Finiront-elles par se tasser, ces querelles, autour d'un morceau d'étoffe ? | |
| | | Hérisson
Nombre de messages : 249 Date d'inscription : 07/04/2007
| Sujet: Re: L'hypothétique destinée des Turcs Lun 17 Mar - 22:24 | |
| Cette fois, c'est la Cour de cassation qui réclame, par la voix de son procureur, l'interdiction du parti islamiste d'Erdogan. Les charges accumulées contre lui semblent assez nombreuses pour avoir constitué un réquisitoire de 162 pages qui vient d'être transmis à la Cour constitutionnelle.
Au terme de cette saisine, les charges notamment relevées insistent sur la volonté de ce parti d'instaurer la charia dans le pays, de s'appuyer trop souvent sur le Coran à l'occasion des discours, d'avoir cassé l'interdiction du foulard à l'université et restreint la consommation d'alcool.
La Cour constitutionnelle devra, en principe, statuer aujourd'hui même sur le sort qu'elle compte donner à cette requête, qui soulève d'importantes questions quant au fond, aussi bien dans le pays qu'en Europe, où la Turquie cultive toujours l'espoir d'obtenir un jour son visa d'admission.
Plus de seize millions de suffrages avaient été recueillis par l'AKP d'Erdogan aux dernières élections législatives de 2007, lui reconnaissant ainsi sinon le leadership sur la vie politique du moins un rôle d'importance considérable. D'un autre côté, le Parlement avait bien élu démocratiquement et à une large majorité Abdullah Gûl à la présidence de la République la même année. Ces deux seuls indices montrent à la décharge de l'AKP que, jusqu'ici, il n'a enfreint aucune règle légale.
A l'U.E., l'on considère que l'immixtion, en l'occurrence, de la justice dans les affaires parlementaires ne milite pas non plus au bénéfice de la démocratie. Pour elle, le vote des députés, représentants du peuple, doit être respecté, au nom précisément de cette même démocratie.
Les laïques turques se trouvent donc là à la croisée des chemins. Minoritaires qu'ils sont devenus, ils ne peuvent imposer leur point de vue à la majorité, cette dernière fût-elle bernée par de faux espoirs en soutenant le programme ou les idées de l'AKP.
Telle situation rappelle à s'y méprendre celle vécue par les Algériens à la fin de l'année 1991, quand le FIS, le parti extrémiste religieux, avait récolté une formidable moisson aussi inattendue que déconcertante de suffrages pour son projet. N'eût été la vigilance d'une petite frange de la société, acquise à la démocratie et suffisamment avertie des dérives vers lesquelles le pays se destinait en avalisant les résultats du scrutin, c'est un remake de khomeinisme que les Algériens auraient d'eux-mêmes librement contribué à installer chez eux.
Aussi, faut-il, connaissant les arguties et le discours mielleux qui sont habituellement ceux des islamistes, que les Turcs ouvrent bien les yeux sur les conséquences à venir du soutien qu'ils accordent si étrangement à leurs fossoyeurs de demain. Un professeur agrégé d'économie turc qu'il m'a été donné de rencontrer il y a quelques semaines ne s'était d'ailleurs pas empêché de faire un parallèle absolument surprenant entre le FIS d'hier et l'AKP d'aujourd'hui. | |
| | | Aharbal
Nombre de messages : 334 Date d'inscription : 27/05/2007
| Sujet: Re: L'hypothétique destinée des Turcs Mar 1 Avr - 1:11 | |
| A l'unanimité des 11 juges, la Cour constitutionnelle a donc jugé recevable la requête introduite par le procureur en chef de la Cour de cassation à l'effet de prononcer l'interdiction du Parti de la justice et du développement, le fameux parti islamiste du Premier ministre Erdogan.
Le chef de l'Etat, Abullah Gül, figure parmi les membres visés par la réquisition du procureur, qui réclame cinq années d'interdiction de toute activité politique à l'encontre de 71 responsables de l'AKP, Gül et Erdogan inclus.
L'AKP dispose d'un délai d'un mois, susceptible d'être prorogé éventuellement, pour présenter sa défense. Le parti est accusé de vouloir islamiser la Turquie, au sens où ce pays est amené à renoncer à la laïcité, fondement intangible de la République.
La réquisition retient aussi, au nombre des griefs lancés à l'AKP, la récente décision de lever l'interdiction du voile islamique à l'université, bien que cette dernière soit restée jusqu'ici lettre morte, la justice ne s'en étant pas prononcée. Elle mentionne aussi la tentative d'interdire l'acool dans certains quartiers, etc.
Cette sortie de la Cour constitutionnelle a pris de court l'AKP elle-même, qui n'a pas eu suffisamment de temps pour faire adopter son projet de révision constitutionnelle allant à contresens de la possibilité laissée à la haute cour d'interdire des partis politiques. | |
| | | Hérisson
Nombre de messages : 249 Date d'inscription : 07/04/2007
| Sujet: Re: L'hypothétique destinée des Turcs Mar 1 Avr - 22:58 | |
| Un éditorial du journal Le Monde, publié aujourd'hui, s'interroge sur la validité des poursuites engagées dans le sens de l'interdiction de l'AKP et d'un autre parti qui lui est allié par la Cour constitutionnelle turque.
Pour son auteur, l'AKP a donné jusqu'ici suffisamment de preuves de ses accointances avec Washington et Jérusalem pour témoigner de sa maturité politique. De plus, ayant obtenu 46,6 % des voix aux dernières élections législatives, ce parti, malgré son caractère "bigot", dispose d'une représentativité populaire incontestable, qui n'autorise pas une institution juridique même du rang de la haute cour pour lui reprocher ses penchants islamistes, ajoute-t-il.
En dépit de l'expérience offerte par l'Afghanistan avec ses talibans qui, une fois au pouvoir, ont fait reculer leur pays d'un siècle, ni de celle de l'Algérie que les fondamentalistes du FIS ont failli également reléguer à un millénaire en arrière, ni encore de celle de l'Iran de Khomeini dont on ne compte plus les graves atteintes aux droits élémentaires de ses ressortissants, les Européens continuent toujours de se berner d'illusions sur les fondements de l'islamisme. Il leur faudrait peut-être cinq ou dix autres excès du type 11 septembre pour qu'ils réalisent enfin le jeu réellement sournois par lequel excelle l'intégrisme islamiste pour s'imposer aux yeux de l'opinion, avant de disposer à volonté des peuples sur lesquels ils font tomber des chapes de plomb. | |
| | | Azaghar
Nombre de messages : 183 Date d'inscription : 01/06/2007
| Sujet: Re: L'hypothétique destinée des Turcs Mer 21 Mai - 23:57 | |
| Erdogan et sa clique d'islamistes n'ont plus le vent en poupe, malgré pourtant le soutien le plus large ouvertement dispensé à leur formation par l'U.E. au nom de la liberté d'expression. Les meneurs de ce monde BCBG s'étaient peut-être cru plus malins que leurs adversaires pour tenter d'imposer en douceur à leur pays leur vision étriquée de l'islamisme dit évolué, le temps sans doute de réunir toutes les rênes du pouvoir entre leurs mains, avant de l'engager sur la pente médiévale de la charia. Mais c'était sans compter sur la détermination de tant d'universitaires, de magistrats, d'officiers supérieurs, etc., qui entendent préserver coûte que coûte l'héritage du kémalisme si cher à la Turquie d'aujourd'hui. Du coup, non seulement Erdogan se fait plus silencieux que d'ordinaire. On le dit même gagné par la trouille d'avoir à être jugé et même condamné. D'ailleurs, « L'AKP va être dissous, Erdogan devrait être interdit ainsi que d'autres membres du parti », a déclaré, sous couvert d'anonymat, un ministre à l'agence Reuters, en ajoutant que le pessimisme ronge les rangs du parti. La décision de la Haute cour peut, en effet, être rendue dès les mois prochains. Et l'on agite d'ores et déjà le spectre du bannissement, durant cinq ans, de la vie politique pour Abdallah Ghül, le président de la République et plus de soixante-dix de ses amis de l'AKP, Erdogan y compris. Ce dernier tente évidemment de tout mettre en oeuvre pour éviter à lui-même comme à ses amis un sort aussi funeste qui signerait leur disparition à terme de la vie politique. Mais, pour l'heure, suspendu à la décision de la Haute cour, il ne peut strictement rien faire. La Turquie n'est pas l'Iran, ni moins encore l'Algérie. Elle s'appuie sur des institutions solides et éprouvées que l'on ne tripote pas à tout bout de champ pour les rendre conformes aux désirs de ses dirigeants, comme le font sans vergogne leurs collègues de ces pays-là. | |
| | | Houhou
Nombre de messages : 243 Date d'inscription : 24/05/2007
| Sujet: Re: L'hypothétique destinée des Turcs Ven 23 Mai - 21:03 | |
| Un article du Courrier International, publié aujourd'hui sous la plume de Pierre Vanrie, analyse quelques réactions de la presse turque à propos des mesures que compte prendre la Cour constitutionnelle contre l'AKP et ses dirigeants.
Dans le journal Taraf, Ahmet Altan, écrivain et corédacteur en chef, fustige les instances judiciaires et écrit que leur offensive : « n'est rien d'autre qu'une déclaration de guerre de la bureaucratie judiciaire contre le peuple. En effet, que fait la justice turque ? Elle se révolte contre la souveraineté d'un Parlement qui tire sa force de la volonté populaire. Le contenu de l'avis de la Cour de cassation est très éclairant de ce point de vue. On peut ainsi y lire à propos de la loi visant à lever l'interdiction du port du voile : "une loi adoptée à une vitesse qui empêche de l'arrêter". La Cour de cassation se plaint donc de ne pas pouvoir empêcher que soit adoptée une loi votée par trois des quatre partis de l'Assemblée nationale. A noter que ces trois partis représentent 80 % de la société. Quelques dizaines de juges croient donc qu'ils peuvent encore, comme dans le bon vieux temps, dicter à la société la façon dont celle-ci doit se comporter. »
Dans le quotidien Milliyet, Hassan Cemal dénonce une série d'atteintes au droit par la justice elle-même, avant de lui demander : « Vous pouvez ne pas apprécier la politique menée par l'AKP, les critiques ne manquent pas, mais si vous devez mener un combat contre l'AKP, faites-le sur le terrain démocratique et non pas par des moyens douteux. »
Okay Gönensin, du journal Vatan, estime, lui, que le leader de l'AKP, Erdogan, s'est mis à dos les trois plus hautes instances judiciaires du pays : « La Cour de cassation et le Conseil d'Etat ont pris ouvertement position contre l'AKP, alors que la Cour constitutionnelle est déjà en train de gérer le dossier de l'interdiction de l'AKP. Par ailleurs, force est de constater que l'AKP est en conflit, non seulement avec le monde judiciaire, mais aussi avec une bonne partie des médias ainsi qu'avec la Banque centrale qui tente de résister à la politique populiste du gouvernement Erdogan. Ne parlons pas des relations entre les syndicats très détériorées depuis la répression policière des célébrations du 1er mai. Si l'on ajoute à cela des rapports distants avec l'armée, on mesure l'impasse dans laquelle se trouve le gouvernement dont on se demande ce que, désormais, il dirige vraiment. »
Si deux de ces analyses réprouvent, non sans quelque raison justifiée d'ailleurs, un lever de bouclier un peu trop brutal contre l'AKP et ses dirigeants, la troisième relève en revanche les incohérences d'un gouvernement se prévalant d'une certaine démocratie de façade, et usant de méthodes propres aux régimes dictatoriaux les plus honnis. La violence des heurts, notamment, dont a toujours fait preuve la police à l'égard des manifestants occupant la rue pour dénoncer les excès des autorités, témoigne amplement du caractère fasciste du mouvement islamiste qui dirige le pays. Des pays aussi extrémistes que le Maroc, l'Algérie, la Syrie ou l'Egypte n'auraient sans doute pas montré moins de violence et même parfois de haine à juguler une manifestation populaire publique. L'on comprend en même temps, d'ailleurs, les réticences de l'Union européenne à réfléchir par deux fois avant de céder à la tentation d'ouvrir ses portes à l'entrée d'Ankara en son sein. | |
| | | Augustin
Nombre de messages : 300 Date d'inscription : 27/06/2007
| Sujet: Re: L'hypothétique destinée des Turcs Jeu 5 Juin - 21:26 | |
| Le port du foulard restera interdit à l'université, en Turquie. Ainsi, en a décidé, aujourd'hui même, la Haute cour. L'amendement, jugé contraire à la Constitution, qui a été voté, en février dernier, par l'Assemblée nationale pour lever cet interdit, tombe donc caduc.
Le camp laïc a enfin eu raison de sa ténacité à s'opposer au parti au pouvoir, l'AKP d'Erdogan, le Premier ministre.
Désormais, plane sur ce mouvement le risque de bannissement pour cinq ans ainsi que de l'interdiction pour 71 de ses membres les plus importants d'exercer toute activité politique durant le même temps.
Il faut rappeler qu'à deux reprises déjà la Cour constitutionnelle s'était prononcée contre la levée de l'interdiction du port du foulard islamique à l'université. Et cette interdiction avait reçu l'aval à la fois du Conseil d'Etat turc et de la Cour européenne des droits de l'homme.
Cela fait plus de deux décennies que les Turcs se trouvent partagés entre l'acceptation et le refus de ce voile à l'école et dans l'administration publique.
L'armée, la magistrature et l'administration des universités, acquises au laïcisme, considèrent, elles, que le port du voile insulte à l'héritage du kémalisme qui s'inscrit totalement à l'opposé de l'islamisme. | |
| | | Tinhinane
Nombre de messages : 233 Date d'inscription : 12/05/2007
| Sujet: Re: L'hypothétique destinée des Turcs Sam 7 Juin - 20:19 | |
| Le peuple turc et principalement ses médias éprouvent beaucoup de mal à comprendre la place démesurée prise par la justice, et principalement par la Cour constitutionnelle, dans la vie politique de leur pays.
Le quotidien Taraf a même écrit : "La Cour montre que la souveraineté appartient au pouvoir judiciaire". Et à un ancien magistrat militaire, Ümit Kardas, de renchérir : « La majorité des juges et des procureurs est formatée par l'idéologie républicaine, la perception démocratique est absente. Depuis sa création, la République a deux peurs : la charia et le séparatisme. Celles-ci permettent de justifier le maintien d'un pouvoir militaire. Les magistrats sont un rouage de ce système et sont donc autorisés à dépasser les limites du droit. »
Bien évidemment, deux visions ne peuvent ici que s'affronter. D'un côté, les corps dits de l'armée, de la justice et de la fonction publique, habités par la hantise de l'islamisme et de l'éclatement du pays, sont toujours sur leurs gardes et ne peuvent tolérer n'importe quelle atteinte aux valeurs héritées du kémalisme, vinssent-elles sous le couvert des droits de l'homme chers aux USA et à l'U.E. De l'autre, le reste du peuple, profondément travaillé par l'intégrisme islamiste depuis la mort d'Inonu, l'ancien bras droit d'Ataturk, tente de rejeter en bloc cet héritage, arguant d'une soi-disant aspiration à la démocratie, laquelle est censée les laisser libres de choisir leur destin.
C'est justement dans ce dernier milieu que l'AKP, le parti islamiste d'Erdogan a étendu ses racines, fortifié ses assises et menace aujourd'hui l'ordre républicain et surtout laïc.
Il était assurément bien temps que la Haute cour remette les pendules à l'heure, quitte à soulever, au nom de la défense de la démocratie, quelques crispations voire quelques protestations mêmes véhémentes de la communauté internationale. Faut-il rappeler que cette dernière n'avait pas agi autrement en 1992, lors de la mise sous le boisseau de l'appareil du FIS en Algérie ? Le peuple algérien est certainement le mieux placé pour savoir ce qu'il lui en a coûté d'avoir cédé, par besoin de respecter les libertés individuelles, à la faiblesse de légaliser cette mouvance éclatée par suite en bande d'assassins et d'égorgeurs de la pire espèce. | |
| | | Arthémis Admin
Nombre de messages : 174 Date d'inscription : 17/03/2007
| Sujet: Re: L'hypothétique destinée des Turcs Mer 30 Juil - 21:46 | |
| La Cour constitutionnelle, par six voix sur 11, a rejeté la demande d'interdiction de l'AKP d'Erdogan qui lui avait été présentée. Il eût fallu 7 voix, soit une majorité qualifiée, pour abonder dans le sens souhaité. De plus, l'autre interdiction attendue pour 71 membres de ce parti, dont Erdogan lui-même, d'appartenir à un parti politique pendant cinq ans, a été elle aussi rejetée.
Le parti islamiste au pouvoir peut donc exulter d'avoir échappé à une condamnation, chose que n'avaient pas loupée les jugements antérieurs prononcés contre les ancêtres de ce même parti. Il est vrai que l'AKP est l'enfant d'un autre parti islamiste de nom différent qui avait été interdit. Et ce dernier était lui-même un autre enfant d'un ancêtre également dissous.
A présent, néanmoins, les choses sont claires. Si la majorité qualifiée n'a pas été atteinte, il n'empêche que la majorité relative y était. Autrement dit, il appartient à Erdogan d'en tirer la leçon. Il est peut-être majoritaire au parlement mais pas majoritaire dans le pays. Le dernier verdict en est une preuve éclatante dont l'islamiste doit tenir impérativement compte, d'autant que la décision phare dont il s'était tant glorifié à propos du voile à l'école reste toujours cassée, donc que le voile y reste toujours interdit. | |
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