La dignité est une affaire de culture

Dans les pays qui se respectent, quand on gaffe il n'est pas besoin d'attendre un quelconque rappel à l'ordre. L'on fait d'abord son mea culpa et l'on se démet de ses fonctions, même les plus hautes, pour donner un sens à la dignité.

C'est ce qui est arrivé en Sicile, où le gouverneur, Salvatore Cuffaro, a tiré sa révérence dès qu'il a été reconnu coupable d'avoir aidé un mafiosi, en lui communiquant des renseignements.

Le haut dignitaire a même été condamné à cinq ans de prison pour sa complicité dans un acte totalement déloyal et parfaitement condamnable. Ayant su, en 2001, par l'entremise d'un policier, qu'un chef de la mafia de Palerme était placé sur écoutes dans sa propre demeure, ledit gouverneur a aussitôt transmis indirectement l'information au mafiosi par l'intermédiaire d'un médecin dont il connaissait les attaches avec ce dernier. L'enquête policière s'est terminé en queue de poisson, au grand dam des services d'ordre qui avaient peut-être risqué des vies humaines pour parvenir à s'introduire dans une antre de grand criminel.