C'est à la faveur de son avancée fulgurante dans le domaine économique que l'on découvre à regret les pesanteurs dont se singularise le régime chinois à propos de ses atteintes aux droits de l'homme. Du temps de ses penchants communistes, de tels abus passaient sans nul doute pour normaux et même compatibles avec l'orientation qui était la sienne. Mais, depuis son intégration au monde industriel et surtout avancé, l'on
est en droit d'espérer, de sa part, à un minimum de changement de cap sur la question des libertés individuelles et d'expression. Or, épisodiquement, depuis maintenant deux décennies, se signalent ici ou là, dans le pays, des excès intolérables qui nuisent à son image et à la considération qui lui est due à raison de sa réussite économique.
Aujourd'hui, après l'affaire des internautes des cybercafés espionnés et même arrêtés, souvent avec la complicité de prestataires comme Yahoo qui a même déclaré avoir collaboré avec les services de police chinois, arrive l'autre scandale des abonnés mobiles que RFI évoque sur son site, ce matin.
Selon le correspondant à Pékin de cette célèbre radio, c'est le PDG de China Mobile, le plus grand opérateur du téléphone mobile du pays, qui a avoué au Forum de Davos qu'il communiquait à la police les données de ses 530 millions de ses concitoyens abonnés.
Sans la moindre gêne ce patron a osé ajouter qu'il est même disposé à vendre les fichiers de ses clients aux régies publicitaires.
Il faut croire que dans la culture chinoise la question des libertés individuelles passe bien après celle des exigences d'autoritarisme du régime en place qui se dit pourtant tellement mais faussement ouvert à la démocratie.
Portail 