Sous couvert de la lutte antiterroriste, qui, désormais, à plus que jamais bon dos, la France, déjà devancée au moins par les USA sur le sujet, vient de mettre en place un système d’interception des données échangées à travers les moyens de communication grand public, comme l’internet et la téléphonie mobile. Bien qu’ils ne soient capables de capter en direct les textos que depuis quelques mois, les services de renseignements français disposent ainsi, en parallèle, de la faculté d’accéder, par l’entremise des opérateurs de téléphonie, aux coordonnées de n’importe quel abonné naviguant sur Internet, de connaître les adresses de forums où il s’est connecté, la situation de ses comptes bancaires, et tout ceci en vertu de la loi Sarkozy du 23 janvier 2006 prise au lendemain des attentats de Londres.
D’un autre côté, la justice française s’affaire, elle, sur un système d’interception des SMS qui permettra aux parquets de prendre connaissance, vraisemblablement dès juillet prochain, du contenu des messages. Bien au-delà de la lutte contre le terrorisme, elle compte créer, grâce à cette moisson, à partir de l’année prochaine, une banque de données qui renfermera les voix, un commencement de preuve toujours utile dans les principales affaires judiciaires.
Ne sont-ce pas là des moyens indirects de contourner la loi pour s’introduire par effraction dans la vie sociale, voire la vie intime des gens ? En vérité, les Français sont loin d’innover sur ce dernier point, puisqu’en Italie de telles interceptions sont déjà quinze fois plus élevées qu’en France, contre douze aux Pays-Bas et trois en Allemagne, selon Le Figaro.