Le terrorisme aux confins sahariens devient menaçant

L'annulation du rallye de Dakar 2008 repose désormais le problème de l'insécurité de la zone nord-ouest africaine où cette compétition sportive est organisée habituellement.

Les terroristes islamistes ayant fait la preuve désormais que les Etats de la région sont tous susceptibles d'être atteints par leurs actes criminels, il devenait assurément bien téméraire de les défier sur un terrain dont ils ont quasiment tout le contrôle, d'autant plus que les mêmes Etats ne disposent ni des moyens humains ni des moyens techniques pour superviser de vastes zones désertiques quasiment infranchissables durant certaines périodes.

Profitant de cette faiblesse, les hordes terroristes prennent possession des lieux et s'y exercent librement quasiment. Ils ne ratent souvent pas l'occasion de montrer les dents en s'attaquant à des touristes particulièrement étrangers ou même à des forces de l'ordre. Les deux derniers attentats commis en Mauritanie prouvent s'il en est besoin qu'ils restent maîtres du terrain.

Certes, les Américains tentent de leur côté d'organiser un programme de lutte visant à les déloger et à les chasser du secteur mais, vu les objectifs sous-jacents à leur installation éventuelle qui est loin d'être appréciée par les gouvernements locaux, ils finiront sans nul doute par se retirer.

Deux des trois assassins, en Mauritanie, des quatre touristes français en décembre dernier, viennent d'être arrêtés en Guinée-Bissau, avec l'aide des services de police français, et transférés à Nouakchott, pour y être interrogés, écroués et jugés.

Ils sont tous deux de nationalité mauritanienne et se sont déjà distingués par des activités liées au terrorisme islamiste. Le premier, du nom de Sidi Ould Sidna, 20 ans, arrêté déjà en novembre 2006, avait reconnu son appartenance au GSPC algérien qui lui avait offert un entraînement militaire quelque part dans le Sahel. Le second, Ould Sidi Chabarnou, plus âgé puisqu'il est né 1981, avait de même été pris en charge par le même GSPC, mais n'a fait l'objet d'aucune interpellation policière jusqu'ici.

Les deux assassins ont reconnu leur forfait devant les enquêteurs guinéens, poussant la provocation jusqu'à déclarer ne pas avoir de remords d'avoir tiré et tué quatre Français sur les cinq attaqués.

Selon les policiers français, il y aurait quelques 500 terroristes armés, dont 400 dans la partie algérienne, qui écument le Sahel. C'est la raison pour laquelle, d'ailleurs, les autorités françaises ont décidé d'annuler le rallye de Dakar pour cette année.