Le journal sénégalais "Le Soleil" s'est fait l'écho d'une remarquable prestation prononcée à Dakar, par un professeur d'HEC de Montréal, Omar Aktouf. Pour ce dernier : "On ne peut parler de mondialisation de l'économie réussie lorsque les trois personnes les plus riches du monde sont aussi riches que les 48 pays les plus pauvres de la planète, que près de 3 milliards d'individus vivent avec moins de 3 dollars par jour et que 225 personnes les plus riches du monde possèdent l'équivalent de l'avoir de 2 milliards de personnes."
Cet analyste de l'économie mondiale s'est fait fort d'ajouter que "Quand le produit national brut augmente dans le monde développé, la qualité elle-même de la vie de ses peuples décrit plutôt la courbe inverse, entraînant avec elle celle des pays non développés".
En vérité, beaucoup de monde se font une bien fausse idée de la mondialisation, y compris dans les pays dits avancés. Pour d'aucuns, appartenant surtout à des pays nantis, l'on croit savoir qu'il suffit de disposer des outils essentiels de management, d'organisation et de productivité, pour pouvoir affronter sans risque ce phénomène de la mondialisation qui se profile à l'horizon. Pour d'autres, par ce biais, le plus grand avantage à tirer est surtout l'accès libre à toutes les richesses connues de la planète. Et c'est bien ces derniers qui ont raison, dans la mesure où désormais ne compte que le pouvoir de l'argent.
Les concepteurs de la mondialisation n'ont en vérité jamais eu à l'esprit que des peuples qui se comptent par centaines de millions ou milliards d'individus accusent bien trop de retard, à ce jour encore, pour se mettre en ligne dans une position respectable de défense de leurs intérêts primordiaux. Or, c'est leur soumission totale que vise la mondialisation, en jetant ses tentacules à travers l'économie de la planète entière. Quand on saura que le même hamburger distribué à New York égale en qualité et en prix celui de Singapour ou de Yaoundé, l'on comprendra alors que toute concurrence avec la compagnie qui le distribue à l'échelle mondiale est vouée à l'échec. Transposée sur des milliers ou des dizaines de milliers de produits, cette concurrence se traduira sans conteste par la mise au chômage de centaines de milliers voire de millions de travailleurs dans tous les pays incapables de faire face à cette menace d'un nouveau colonialisme totalement déshumanisé.
Il faut bien admettre, enfin, qu'excepté les grandes entreprises à rayonnement mondial, les grands moyens financiers mobilisés par quelques milliers de gens fortunés, tout le reste de la planète devra se plier aux exigences de ces groupuscules qui disposeront du devenir de milliards d'êtres humains. Et, en cela, oui la démondialisation est un danger extrêmement grave qui pèse sur le monde.
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