Algérie-Allemagne : quel match !

TSA - 1er juillet 2014
par Hamid Guemache.

L’Allemagne s’est qualifiée difficilement ce dimanche pour les quarts de finale du Mondial en venant à bout de l’Algérie par deux buts à un. Les deux équipes ont livré l’un des meilleurs matchs de cette Coupe du monde.

Comme il fallait s’y attendre, l’Algérie a entamé la rencontre avec l’idée de laisser les Allemands venir et de procéder par des contres. Une tactique qui a failli donner ses fruits à plusieurs reprises. Dès la 9e minute, Slimani, tel qu’un TGV, est à deux pas de se retrouver face à Neuer. Quatre minutes plus tard, Sofiane Feghouli s’infiltre dans la défense allemande, dribble et tire au-dessus de la transversale.

Les Algériens se montrent dangereux en contre, ce qui oblige les défenseurs allemands à reculer et à ne pas apporter du soutien aux attaquants. L’Allemagne a la possession du ballon, l’Algérie procède par des contre-attaques. À la 16’, Slimani, de la tête, bat Neuer et marque, mais il est signalé hors-jeu de quelques centimètres seulement. Quelle occasion manquée ! Deux minutes plus tard, Ghoulam, sur le côté gauche, tire en force, mais son ballon passe à côté.

Les Algériens, rapides et vifs, obligent Neuer à sortir pour sauver son équipe (27’). Fébriles en défense, les Allemands tentent de porter le danger dans la surface algérienne. Ozil, transparent, adresse un tir vicieux, que M’Bolhi repousse (36’). Les Verts, jouent bien, calmement, comme l’une des meilleures équipes au monde, avec son armada de grands joueurs. Les Algériens rendent coup pour coup les attaques allemandes et Mostefa était tout près de tromper Neuer, d’un tir à l’entrée de la surface, détourné par un défenseur de la Manncshaft (38’).

Quel match pour les Algériens. Avec des passes courtes, des attaques rapides, ils ont failli, à plusieurs reprises, ouvrir le score. À la 39’, l’excellent M’Bolhi étale toute sa classe de grand gardien, pour repousser un tir de Kroos, puis empêche Gotze de marquer.

En seconde période, le match devient fou, avec des attaques de part et d’autre. Les Algériens, un peu fatigués, laissent des espaces aux Allemands. Mais M’Bolhi est imbattable. Ni Schurle, entré à la place de Gotze, de la tête (48’), ni Lahm, d’un tir puissant (54’), n’ont réussi à marquer.

La défense algérienne, bien regroupée autour de la paire Halliche-Belkalem, tient bon. De l’autre côté, Feghouli, l’infatigable, a failli surprendre Neuer d’un tir enveloppé (73’). Une minute après, Slimani tire et Neuer repousse. Quatre minutes plus tard, M’Bolhi fait un arrêt exceptionnel devant Müller. Le meilleur buteur allemand de ce Mondial s’illustre une minute après et trouve sur son chemin un M’Blohi, intraitable.

Les Allemands se montrent de plus en plus dangereux et les Algériens commencent à se fatiguer. Le match se termine sur un score vierge, à l’issue du temps réglementaire. C’est déjà un exploit pour les Verts. À la 91e minute, Schurle ouvre le score pour l’Allemagne, après une erreur de la défense. L’attaquant allemand, bien servi par Ozil, trompe M’Bolhi du talon. Ghoulam est en retard.

Les Algériens ne se découragent pas et ne changent pas de tactique. Mostefa est à deux doigts d’égaliser à la 101’. Son tir rase le poteau de Neuer, battu. L’Algérie a raté une belle occasion pour égaliser. Et Ozil plie le match à la 119e minute, en inscrivant le second but.

Mais Djabou marque un but pour les Verts qui sortent avec les honneurs et les applaudissements du public. L’Algérie est passée à côté d’un exploit historique de battre l’Allemagne, pour la troisième fois consécutive de son histoire.

(http://www.tsa-algerie.com/2014/07/01/algerie-allemagne-quel-match/)

J'ai découvert, certes, que l'équipe algérienne s'est nettement améliorée grâce sans doute à son nouveau coach, par rapport à ce qu'elle a toujours été jusque-là, mais encore bien insuffisante pour prétendre affronter des partenaires du niveau de celle de l'Allemagne et même de la Belgique.

Je dis insuffisante, je pèse mes mots, tout particulièrement au plan technique. Tout au long du dernier comme des précédents matchs de ce Mondial, chacun aura observé, en effet, que les joueurs, quasiment tous, souffraient de deux handicaps:

* Le premier, qui est récurrent et trop remarquable pour échapper à l'attention du télespectateur, est qu'ils cultivent encore aujourd'hui le défaut de ne pas savoir contrôler le ballon, dès qu'ils en prennent possession, et souvent dès réception. Passe encore qu'il soit plus difficile pour eux de le diriger par la tête, mais par le pied, il est quand même déplorable que le ballon se retrouve peu après et trop souvent sous la dépendance d'un joueur adverse.

Le second, devenu quasiment une tare "congénitale", est qu'ils s'offrent sans retenue, même quand ils sont immédiatement chargés par un ou plusieurs adversaires, au dribble qu'ils perdent aussitôt, ou encore qu'ils ambitionnent de franchir insolemment des dizaines de mètres jusqu'au goal pour tenter de marquer, oubliant ainsi que le jeu est toujours collectif et non individuel.

À cause de ces travers rédhibitoires, l'équipe algérienne, si elle ne s'en détache pas, ne pourra jamais prétendre à quelque victoire internationale de premier ordre.