Le Monde diplomatique - Juin 2014
par Julien Salingue
Les diplomates américains font mine de découvrir la politique du fait accompli menée par Tel-Aviv et les effets destructeurs de la colonisation. Pour en finir avec l’impunité d’Israël et faire respecter le droit international, une myriade d’acteurs économiques, culturels ou politiques ont désormais recours à d’autres méthodes.
Le 4 mars 2013, le premier ministre israélien s’exprimait, comme chaque année, lors de la convention de l’American Israel Public Affairs Committee (Aipac), le principal lobby pro-israélien aux États-Unis. Les sujets abordés par M. Benyamin Netanyahou n’ont guère surpris les observateurs : défense de la sécurité d’Israël, Syrie, nucléaire iranien, exigences vis-à-vis des négociateurs palestiniens, etc. Mais, ce jour-là, un sujet nouveau a occupé un quart du temps de parole de l’intervenant : la campagne internationale Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) menée contre la politique d’Israël. Le sigle fut cité à dix-huit reprises…
Lancée en juillet 2005 par cent soixante-douze organisations palestiniennes. cette campagne préconise des « mesures de sanction non violentes (...) jusqu’à ce qu’Israël honore son obligation de reconnaître le droit inaliénable des Palestiniens à l’autodétermination et respecte entièrement les préceptes du droit international ». Les mesures recommandées sont de trois types : boycott de l’économie et des institutions israéliennes, retrait des investissements étrangers, sanctions contre l’État et ses dirigeants.
Lors de la conférence de l’Aipac, M. Netanyahou a accusé les promoteurs de BDS de « faire reculer la paix », de « durcir les positions palestiniennes » et de « rendre improbables les concessions mutuelles ». À la critique des fondements et des objectifs de la campagne s’est ajouté le déni de son efficacité : à en croire le premier ministre, elle n’entamerait en rien la prospérité économique israélienne.
Le paradoxe manifeste entre l’attention consacrée à BDS et l’affirmation de son inefficacité ne serait qu’apparent. « Le fait que le mouvement va échouer ne signifie pas qu’il ne doit pas être vigoureusement combattu », explique M. Netanyahou, trahissant ainsi le dilemme majeur des officiels israéliens : reconnaître que BDS affecte leur pays, c’est encourager les artisans de la campagne ; l’ignorer, c’est leur laisser le champ libre.
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(http://www.monde-diplomatique.fr/2014/06/SALINGUE/50475).