Le groupe pharmaceutique américain Pfizer est de nouveau sur la sellette, à propos du décès de onze enfants et des diverses affections, notamment de surdité, de paralysie, de troubles de la parole, des lésions cérébrales ou de cécité que des expérimentations d’un médicament, qu’il avait menées frauduleusement, en 1996, sur des malades nigérians, ont générées.
C’était à l’occasion de l’épidémie de méningite bactérienne, de rougeole et de choléra ayant sévi dans l’Etat de Kano, en avril 1996, que ces laboratoires, sous couvert d’assistance humanitaire aux victimes, sont allés tester leur ignoble médicament sur des malheureux enfants ravagés par l’épidémie. Selon les spécialistes, il s’agirait du Trovan, un médicament déjà interdit aux USA, puis en Europe, à cause de ses effets secondaires dangereux.
Les premières auditions d’un procès en règle intenté par les autorités nigérianes sont fixées au 26 juin prochain. Et pas moins de 7 milliards de dollars sont réclamés, selon l’AFP, à cette multinationale, à titre de dédommagement pour les victimes.
Il faut espérer qu’une telle ponction, si elle est retenue, dans les caisses de ce type de firme pharmaceutique n’éprouvant aucune honte à profiter de la détresse des gens pour les utiliser comme cobayes à leur insu, et de plus, sans frais ni indemnité d’aucune sorte, fera date, et se multipliera à l’avenir pour dissuader de tels charognards de poursuivre leur œuvre malfaisante. L’Afrique doit cesser d’être regardée comme une poubelle, où viennent se déverser sans gêne tous les déchets plus ou moins toxiques du monde occidental, ou une cage à rats seulement destinée à produire des cobayes au meilleur compte. C’est là principalement l’une des toutes prochaines missions que l’ONU devrait inscrire dans l’ordre de ses priorités.